Parmi les enfants que La Casbah a vu naître se trouve un authentique jeune homme qui a choisi l'expression chaâbie pour rendre hommage, et de fort belle manière, à « cette Casbah à laquelle nous n'avons pas donné le mérite qui lui revient ». Nacer Mokdad est un chanteur chaâbi connu ; pas assez, vous diront les mélomanes qui l'ont côtoyé. C'est un chanteur maîtrisant et l'instrument et la diction, encore plus l'authenticité du texte. Rigoureux, il ne chante pas une poésie sans l'avoir traitée convenablement et étudiée avec ses aînés parmi les professeurs, les poètes ainsi que les connaisseurs, à tel point que certains autres chanteurs s'adressent à lui pour une éventuelle correction des textes de quelques qassaïd. Nacer Mokdad est né le 9 juillet 1962 à La Casbah d'Alger. Il commença l'apprentissage du chaâbi en 1973 au Conservatoire d'Alger, dans la classe de maître Abdelkader Chercham, qui lui prodigue les cours du chaâbi authentique, comme ceux que dispensait cheikh L'hadj M'hamed El Anka. Ces derniers étaient basés sur la rigueur et le sérieux, ainsi que sur la maîtrise de l'instrument symbole du chaâbi, en l'occurrence le mandole. Le texte et l'apprentissage étaient, eux, basés surtout sur la compréhension, car comme disait le maître aux élèves : « Si toi tu ne comprends pas ce que tu dis, comment veux-tu que l'auditoire te comprenne ! ». Chemin faisant, Nacer Mokdad rejoigna l'association El Fekhardjia en 1982, où il apprit les bases de la musique andalouse d'où est structurée la musique chaâbie. Nacer Mokdad, grâce à son sérieux, son travail et son amour pour le chaâbi, décroche 5 prix (1982, 1983, 1984, 1985). En 1986, il décroche le Premier Prix à l'unanimité du Conservatoire d'Alger. Depuis 1998, Nacer Mokdad est professeur de musique jusqu'à ce jour. Parmi ses produits, en 1990, il enregistre son premier volume avec Mahboub Bati, El Casbah ouana oulidha, suivi d'un deuxième avec Khaled Sofiane El Djazaïr en 2000, puis un troisième Ya liyam en 2002.