La population se trouve désarmée face à des groupes de brigands qui usent de tous les moyens pour parvenir à leurs fins. La ville de Guelma est en passe de devenir un coupe-gorge pour ceux qui s'y aventurent la nuit. Les agressions et meurtres à l'arme blanche retentissent dans cette ville connue jadis pour sa quiétude. En effet, l'insécurité y a atteint son paroxysme, puisque le pit-bull est utilisé comme «arme» de braquage. En moins de 36 heures, en fin de semaine, deux crimes et une agression avec un chien, le tristement célèbre pit-bull (pit veut dire arène et bull taureau), ont indigné la population soucieuse de sa sécurité. C'est un jeune étudiant de 22 ans qui est tombé mercredi passé à Guelma-ville sous les coups de couteaux de ses agresseurs pour un portable et une somme dérisoire d'argent. Le lendemain, un autre jeune est sauvagement agressé et tué à l'arme blanche. Pour le plus endurci des policiers ou gendarmes, ce ne sont que des homicides qui viennent rallonger les bilans déjà lourds de la criminalité. Et pourtant, l'agression d'un jeune avec un pit-bull, vendredi passé à 2 h du matin, à place du 19 Mars 1962, est à inscrire dans les annales. Selon des riverains, un jeune a lâché son molosse pour attaquer un autre jeune, et au moment où l'animal tenait à terre la victime en la mordant, le maître-chien délestait cette dernière de son argent. Les hurlements de la «proie» et les grognements du chien ont alerté une patrouille de police, qui, arrivée sur les lieux, n'a fait que constater la fuite de l'agresseur. Aucune plainte n'a été déposée malgré les nombreuses morsures et plaies occasionnées à la victime, nous affirment plusieurs sources concordantes. Bien sûr, il y a des patrouilles nocturnes de police à travers les agglomérations de la wilaya, soldées souvent par des arrestations d'individus suspects détenant des armes blanches, nous confirme le chargé de communication de la sûreté de wilaya. À titre d'exemple, citons le cas d'un repris de justice âgé de 28 ans faisant l'objet d'un mandat d'arrêt et appréhendé, récemment, par une patrouille des éléments de la sûreté de daïra de Bouchegouf, en possession d'une épée traditionnelle. Des cas similaires, précise la même source, sont nombreux. Quoi qu'il en soit, la population guelmie ne s'aventure plus en ville, si bien que les échoppes et magasins des rues marchandes baissent leurs rideaux avant 20 h.