La quartier populaire Diar Echems a de nouveau laissé entendre sa colère. Une centaine de jeunes issus de cette cité populeuse et précaire ont fermé des la matinée de mardi la route menant d'El-Madania à Bir Mourad Rais à coup de pierres et de poteaux arrachés. La police, qui n'a pas tardé à intervenir, a cherché à reprendre le contrôle de la situation sans tomber dans les affrontements avec les jeunes émeutiers chauffés à blanc. Mais leurs tentatives de disperser les manifestants n'ont pas abouti puisque jusqu'à l'heure où nous mettons sous presse, la circulation routière demeure toujours bloquée en contrebas de Diar Echems. A l'origine de cette soudaine explosion de violence, la sempiternelle crise de logement. Après une première opération de relogement, les 1200 familles qui sont restées dans les minuscules studios de cette cité, ne supportent plus d'endurer les souffrances de la promiscuité et du cadre de vie précaire dans cette bâtisse qui date de l'époque coloniale. "Nous réclamons une solution aux autorités publiques. Nous sommes les premiers qui ont remis sur le tapis le problème du logement à Alger. Nous avons déclenché en premier les premières contestations pour que les pouvoirs publics nous accordent leur attention. Mais, après, on s'est contenté de reloger les familles des baraques. Quant à nous qui croupissons dans des appartements aussi exigus que des trous de rats, plus personne n'est venue nous proposer une solution", dénoncent les habitants de Diar Echems que nous avons joints pour en savoir davantage sur cette nouvelle flambée de violence. Un cycle de violences qui risquent, toutefois, de ne pas s'estomper car, désormais, les 1200 familles de Diar Echems revendiquent un véritable plan d'action en leur faveur de la part de la wilaya d'Alger. Les promesses, ces familles n'en veulent plus. Et en attendant une quelconque sortie de crise, les jeunes font parler les pierres et les barres de fer. Celui qui sème la frustration et la précarité ne récolte-t-il pas la violence ?