Il est aussi du devoir des citoyens de veiller à la préservation des équipements en dénonçant les délinquants. Inaugurées il y a tout juste quelques mois, au grand bonheur des enfants de la ville de Bordj Bou Arréridj, des aires de jeux ont déjà, en cette courte période, subi de multiples dégradations. Des citoyens ont été obligés de déserter les lieux à cause de ces dégradations dues à des actes de vandalisme. Des murs sont fracturés, des toboggans cassés, des bancs tailladés et le revêtement du sol est troué et détérioré par des projections d'alcool, sans oublier les innombrables mégots qui traînent autour des bancs, les tessons de bouteilles de vin et les canettes de bière jetées ici et là. «Je ne comprends pas comment de tels espaces peuvent être détériorés de la sorte», s'interroge un citoyen. «Avec de telles dégradations, ce sont les enfants qui sont pénalisés par ces actes absurdes et gratuits qui n'ont aucun sens et qui perturbent la vie de notre ville. Nous avons investi des milliards pour offrir aux enfants et aux citoyens des jardins et des aires de jeux, mais voilà qu'une poignée de petits délinquants se met à détruire ce que nous avons construit, c'est inadmissible», affirme avec colère un élu local. Cette colère, on la retrouve aussi chez les associations de quartier qui se sont démenées durant des années pour la création de ces espaces. «Il faut arrêter de casser», tempête un élu de l'APW. «Comment peut-on continuer à investir de l'argent quand, à la première occasion, ce que nous bâtissons est détérioré», s'indigne-t-il en ajoutant: «Il ne faut pas oublier que cet argent est celui du contribuable.» Mais des jeunes et certains citoyens parlent de la mauvaise qualité des aménagements et des équipements. «Comment a-t-on choisi ces matériaux et ces équipements qui ne répondent à aucune norme et encore moins à l'environnement ?», se demande un habitant d'un quartier du centre-ville. «La dégradation n'est pas causée par les usagers, qui ne sont autres que des enfants. Effectivement, un bambin de trois ans ou même de 8 ans ne peut pas abîmer un mur», explique-t-il encore. En effet, il y a des espaces où les restes de matériaux de construction sont toujours en place, alors que d'autres aires ne sont même pas achevées. Des citoyens déplorent le fait que des projets aussi importants pour la modernisation de la ville soient confiés à des entrepreneurs ne possédant aucune qualification dans le domaine et encore moins un équipement adéquat pour ce genre de travaux. Un député de la région est particulièrement remonté contre ces «personnes qui n'ont qu'une envie: celle de s'enrichir rapidement quitte à pourrir la vie des citoyens en clochardisant la ville».