Alors que le Comité national des boulangers entend maintenir vaille que vaille le mot d'ordre de grève générale qu'il a décrété samedi dernier, l'Association pour la protection de l'activité commerciale lance pour sa part un appel à l'ensemble des professionnels de la panification afin de ne pas suivre ce mouvement de débrayage. A travers un communiqué parvenu hier à notre rédaction, cette association fait officiellement part de son opposition à toute éventualité d'augmentation du prix du pain. Tout en affichant sa solidarité avec les boulangers, en qualifiant leurs revendications de « légitimes », la même association se dit toutefois être en parfait accord avec l'attitude du ministre du Commerce, qui écarte toute possibilité de révision du prix du pain. La même source estime ainsi que les boulangers se doivent d'abord de « faire cas de la situation du citoyen simple, qui est le consommateur, et non de la personne et des déclarations du ministre ». Et de soutenir en ce sens que les boulangers doivent éviter de recourir à la grève, tout en revendiquant « une baisse du prix de la farine panifiable, au lieu d'un relèvement du prix de la baguette ». Cela étant, le bureau national du Comité des boulangers devra se réunir jeudi prochain pour fixer officiellement la date et la durée de la grève générale, dont le principe a été approuvé cette semaine par la majorité des délégués de différentes wilayas du pays. Selon le secrétaire général dudit comité, M. Benabdesslam, « la décision de recourir au débrayage est irrévocable, sauf si les pouvoirs publics se décident à donner pleine satisfaction aux revendications légitimes des boulangers ». « Jusque-là, a-t-il affirmé, nous n'avons reçu aucune invitation du ministère du Commerce pour tenter d'initier une nouvelle tentative de dialogue. » De ce fait, lancera-t-il, « les membres de notre bureau national décideront dès jeudi prochain de l'échéance de la grève et si elle doit être ouverte ou limitée dans sa durée ». « Nous réclamons tout juste la possibilité de permettre aux boulangers de réaliser une marge bénéficiaire, et nous sommes décidés à maintenir le mot d'ordre de grève jusqu'à ce que cette revendication soit satisfaite », a-t-il signifié en définitive.