Le secteur de la petite et moyenne entreprises continue sa progression avec la création de 11 524 nouvelles PME créées durant le premier semestre 2005, selon la Caisse nationale des assurances sociales.Ce chiffre aurait pu être beaucoup plus important si les banques participaient davantage dans le financement des projets. Il n'en est rien. En témoigne le nombre effarant de dossiers introduits dans le cadre du dispositif de l'Agence nationale de soutien à l'emploi de jeune (ANSEJ) qui n'ont pas reçu l'aval des institutions financières. Ainsi, près de 180 000 dossiers ont été rangés dans les tiroirs des agences bancaires. Du moins c'est ce qu'a indiqué la semaine dernière le ministre de la PME et de l'Artisanat, Mustapha Benbada, visiblement irrité par les lenteurs des banques à traiter les dossiers. Manifestement, les instruments de garanties mis en place pour rassurer les banques ne semblent pas convaincre ces dernières et s'avèrent insuffisants. Le Fonds de garantie des crédits aux PME (FGAR) n'a garanti en tout et pour tout que 70 projets d'investissement depuis sa création. La Caisse de garantie des crédits à l'investissement des PME (CGCI), dont la mise en place a été décidée en 2004, n'est toujours pas opérationnelle. Cet organisme, qui viendra en renfort au FGAR, ne sera opérationnel que début 2006. L'actuel PDG de la Banque du développement local (BDL), Amar Daoudi, a été mis à la tête de cette structure. Ce choix n'est pas fortuit. Les deux tiers des clients de la BDL sont issus du secteur de la PME. Le ministre a toujours plaidé pour la spécialisation d'une banque à l'instar de la CNEP et de la BADR mais sa proposition ne semble pas faire l'unanimité au sein du gouvernement. La part du privé La configuration du parc national des PME laisse entrevoir que le privé se taille la part du lion avec 236 727 entreprises sur les 3 290 338 que compte celui-ci. Autant dire que cette catégorie de PME est un vivier pour la création d'emplois avec 602 886 salariés. Reste que ce dernier chiffre est faussé, de l'avis même du ministre de tutelle, par la tendance des employeurs à ne pas déclarer leurs employés à la Sécurité sociale. En évoquant cette question, Mustapha Benbada a mis le doigt sur un sujet sensible qui dénote d'une certaine gestion qui continue à prévaloir dans le secteur privé où le travail au noir fait des ravages. C'est contre ce genre de pratiques que le processus de mise à niveau doit s'orienter. Pour encourager ce genre d'opération, il est à noter que le gouvernement a inclus dans la loi de finances pour 2006 une disposition qui prévoit la bonification des taux d'intérêts. Sur un autre registre, la répartition selon les secteurs des entreprises créées correspond aux besoins de l'économie nationale. Les investissements se sont tout naturellement tournés vers les secteurs du bâtiment et des travaux publics où l'on a enregistré 4263 projets. Ce choix s'explique par la conjoncture actuelle marquée par le plan quinquennal pour la consolidation de la croissance économique. Le commerce, le transport et la communication avec respectivement 2346 et 1030 projets sont les autres secteurs où l'on a enregistré un nombre important d'investissements. Ces derniers restent concentrés dans les grandes villes si l'on tient compte des données communiquées par le ministère de la PME et de l'Artisanat. Alger, Tizi Ouzou, Oran, Sétif, Constantine, Blida ou encore Annaba sont les mieux loties en la matière. La région des Hauts Plateaux et le sud du pays continuent donc à être boudés par les investisseurs.