Vingt et une heure. Lever de rideau à la salle des fêtes la Perle à Bab El Oued. Une touchia à la mode sika, brillamment interprétée par l'orchestre chaâbi de SOS Culture Bab El Oued. Trois paliers plus loin, la troupe de cheikh Rachid Boudjellab amorce le bérouali (style léger incitant à la danse). D'abord boudée - peut-être par timidité - la piste, prise d'assaut par les « courageuses » femmes de l'association, se laisse ensuite entraîner dans les vibrations chorégraphiques du haddaoui. L'entame étant donnée par Djamila Meghnine, vice-présidente de SOS Culture Bab El Oued, autrement dit la première adjointe de son mari de président, le sympathique Nasser Meghnine. Les youyoux fusent de partout. La fête est organisée par l'association en l'honneur de 12 enfants circoncis aux frais de l'association. Comme chaque année, vers la dernière semaine du Ramadhan, SOS Culture Bab El Oued réunit les familles du quartier mythique d'Alger dans la pure tradition algéroise. Au registre, les incontournables chaâbi et zorna, mais aussi une grille savamment concoctée pour les petits par la directrice artistique de l'association, Mme Nia. Clowns, chorale, théâtre pour enfants se relayeront en alternance avec l'orchestre populaire. Celui-ci reprendra la scène, à 23h, pour entonner des airs nabaouis. C'est l'heure de la hanna. Un moment émouvant pour la salle et pour les 12 chérubins, tendant innocemment leurs mains à une dame vêtue à l'algéroise. « Je suis épaté », commente tout simplement Bernard, un français « ami de l'Algérie ». Invité par l'association, un groupe d'Espagnols préfère « choper » l'assiette du henné, sous l'œil bienveillant de leurs hôtes. Au final, il quittera la salle heureux d'avoir teinté la paume. Comme les 12 enfants.