Des artistes de talent dont El Kobbi, Chaou, Tamache...donnent le «la» à des soirées atypiques. Un thé, une chaise, deux oreilles et votre rêve se transforme en réalité. Car, Bab El Oued, le mythique quartier d'Alger, est devenu, durant ce mois de Ramadan, l'éden des mélomanes. Il a suffi qu'un café «El Gourari», non loin du marché Nelson, aménage ses espaces, dresse une jolie «tinda» (estrade) et brancher la sono pour que tout l'état-major algérois de la musique chaâbie y élise domicile. Chaque soir, en effet, les habitants de Bab El Oued renouent avec les soirées qui ont fait dans le passé la notoriété populaire de cette cité. Une foule nombreuse prend corps autour de ce café pour apprécier une armada d'artistes (chanteurs, artistes, poètes) qui ont fait les beaux jours de ce patrimoine musical. Citons Abderrahmane El Kobbi, Kamel Ferdjellah, Mehdi Tamache, Abdelkader Chaou...et bien d'autres. Tout ce beau monde auquel se greffent d'autres interprètes -de la deuxième ou la troisième génération- aussi bien talentueux dont Nacer Mokdad, Djamel Ziani pour former un cocktail explosif d'une musque authentique à laquelle les gens de Bab El Oued vouent une admiration démesurée. Côté musiciens, l'on n'est pas mal loti puisqu'il se trouve que dans les parages de ce lieu pullulent les Mabrouk Hammai ( un virtuose du mandole), les Harbit, beaucoup d'artistes dont le talent n'est un secret pour personne. Sous les airs d'une touchia, d'un insiraf, d'une qacida ou d'un beit ou syah, les fans du chaâbi ont eu tout au long de ces trente jours de jeûne, à apprécier une ambiance qui rappelle les beaux jours d'une capitale, qui petit à petit, reprend goût à la vie après une décennie de terreur qui l'a mise dans un étouffoir asphyxiant. Le succès de cette qaâda a été tel que certains de nos ministres, dont Chakib Khelil, Abdelkader Ziari, Abdelhamid Temmar au terme d'une soirée ennuyeuse à l'APN, ont jugé utile de faire une petite escapade pour apprécier sous les airs du mandole et du bandjo, de succulents kalb ellouz. Il ne manquait que Khalida Toumi, ministre de la Culture, qui devrait encourager de telles initiatives émanant de la société civile. En tout cas, les gens de Bab El Oued ont vite saisi cette opportunité pour redorer le blason à leur quartier qui a donné naissance à une flopée d'artistes.