Des villas, propriétés de l'ENPI (ex-EPLF), sont livrées au squat. Elles sont même vendues à d'autres indus occupants. A la cité EPLF de Dergana, dans la commune de Bordj El Kiffan, près d'une vingtaine de villas sont livrées au squat. La cinquantaine de résidences, avec des propriétaires légaux, se sont retrouvées au fil du temps ceinturées par ces villas occupées par des personnes n'ouvrant pas droit. Pis encore, les indus occupants «s'adonnent dans l'impunité la plus totale à la vente de ces habitations», nous ont affirmé les habitants réglementaires de la cité. En effet, en plus de l'aspect irrégulier de cette occupation, les indus occupants s'adonnent carrément à la vente de ces bâtisses, ou alors ils en occupent une partie et vendent les parties inoccupées, tirant ainsi un profit maximum. Sur les lieux, le constat est sidérant, tant le déséquilibre est flagrant entre les habitations occupées par les propriétaires légaux et celles où les indus occupants ont élu domicile, car ces derniers ne s'abstiennent nullement d'opérer des modifications sur ces villas. Tantôt ce sont des escaliers de fortune qui sont érigés de manière biscornue pour permettre l'ascension des nouveaux résidants aux étages supérieurs, tantôt ce sont les terrasses qui sont réaménagées pour accueillir des rajouts difformes. S'agissant de la responsabilité du propriétaire de ces villas, en l'occurrence l'ENPI (ex-EPLF), les résidants assurent avoir mis au courant l'institution, mais cette dernière n'a pas pris les dispositions qui s'imposent en pareil cas, à savoir entamer une procédure en vue de déloger les indus occupants. Outre cette situation qui dénote un laisser-aller avéré, les habitants de la cité affirment que même les acquéreurs potentiels, lorsqu'ils postulent pour l'achat d'une résidence au niveau de la cité, sont de prime à bord informés de la situation qui y prévaut, «on demande aux nouveaux acquéreurs de s'occuper de l'évacuation des indus occupants eux-mêmes», assurent les résidants. En tout état de cause, il est impératif d'assainir la situation de ces habitations, d'autant plus que le cadre de vie des habitants légaux ne cesse de se dégrader de jour en jour, du fait que les occupants illicites n'accordent aucune importance à l'amélioration de l'environnement immédiat de ces résidences, «bien que nous ayons à maintes reprises entrepris des travaux d'embellissement de la cité, tels que la plantation d'arbres ou encore le nettoiement des venelles, les indus occupants finissent toujours par avoir le dessus en saccageant ce qui a été fait», nous assure-t-on sur place. A l'heure où la crise de logement prend des proportions alarmantes, des logements sont non seulement laissés à l'abandon, mais livrés au squat et à la dépravation. Pour avoir la version de l'EPLF, nous avons tenté à maintes reprises d'avoir un entretien avec son premier responsable, mais nos multiples tentatives sont restées vaines. Nous aurions voulu savoir combien d'argent a été investi dans la construction de ces villas pour accepter de renoncer ne serait-ce qu'à récupérer les dépenses pour ne pas parler de bénéfice. Aussi, on aurait aimé savoir si les responsables de l'EPLF d'Alger ont porté plaintes contre ces indus occupants? Apparament, ces responsables font peu cas de cette affaire puisqu'ils ne saisissent même pas l'occasion de répondre aux interrogations des résidants déjà installés et aux acquéreurs potentiels en quête de logement ou désireux d'investir dans l'immobilier. Notre démarche qui aboutit jusqu'au ministère de tutelle ne nous a pas ouvert les portes des responsables de l'EPLF en question. Affaire à suivre.