Le nombre des travailleuses du sexe (prostituées) contaminés en Algérie est estimé officiellement à 5%, alors que 30% des usagers de drogues injectables sont porteurs du virus du VIH ou de celui l'hépatite. C'est le professeur Maâmar Laouar président fondateur de l'Association de lutte contre le sida (Aniss) et directeur du Centre de référence de Annaba qui l'a indiqué lors d'une conférence de presse organisée par l'association pour annoncer le lancement du 1er espace permanent de formation des leaders issus des groupes exposés au sida tels que les prostitués, les homosexuels, les migrants et les usagers de drogues injectables. Financé par la Fondation de France à hauteur de 2 millions de dinars et en partenariat avec l'Association française de lutte contre les précarités (ASSAMEDE), ce projet sera lancé le 1er octobre 2010. Son objectif est d'établir une cartographie des groupes les plus exposés (napping) et l'identification parmi eux des leaders susceptibles d'être formés. Cependant, les initiateurs de ce projet sont conscients que le ciblage de ces groupes s'avère limité eu égard à la nature souvent illégale de leur activité et la difficulté de leur atteinte. D'où le recours aux éducateurs issus de ces groupes qui seront retenus pour bénéficier d'une formation.Pour ce faire, ces leaders devront subir une évaluation des comportements et de niveau des connaissances en matière de prévention. «Le chiffre annuel avancé par les maternités du pays d'une cinquantaine d'accouchements sous X de femmes célibataires vivant une situation de précarité et d'abandon témoigne du très faible niveau de connaissance des femmes des méthodes de contraception et renseigne aussi sur le non-recours à l'usage des préservatifs», étaye le docteur Scander Soufi, président de l'association Aniss, avant de regretter que «le recours à l'avortement clandestin par des milliers de femmes renforce cruellement ce constat». Selon les premières impressions, ce projet tend vers la généralisation puisque les wilayas d'Alger et de Sétif ont déjà affiché, selon Aniss, leur intéressement pour y prendre part. En 2009, l'Algérie estime la population atteinte du virus VIH à 5209 dont 4181 séropositifs. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'Algérie compte plus de 20 000 sidéens.