Alors que le monde attend la déclaration de Mahmoud Abbas concernant la reprise du processus de paix, prévue pour le 4 octobre, Benyamin Netanyahu continue d'afficher son refus catégorique de prolonger le moratoire sur la colonisation. Obama serait-il seul à croire possible la création d'un Etat palestinien d'ici à un an ? Cette poignée de main, c'était le 1er septembre dernier, après vingt mois d'interruption, le processus de paix semblait sur le point de reprendre. Lors des discussions, Netanyahu souriait, Abbas levait le pouce en signe d'une complicité naissante, le monde déterrait ses vieilles espérances et l'on se félicitait d'un meeting prometteur. Obama enfoncera le clou en appelant, lors de son allocution du 23 septembre, à la tribune des Nations unies, à la création d'un Etat palestinien d'ici un an. Tous savent alors qu'il y a urgence, puisque le moratoire sur la colonisation était sur le point de se terminer. Aujourd'hui, nous y sommes et les esprits ne sont pas vraiment à la concorde. En effet, le moratoire sur la colonisation a pris fin le 26 septembre (alors même que l'armée israélienne annonçait la date du 30 septembre) et les constructions ont repris de plus belle, s'étaient-elles jamais arrêtées réellement ? Ce «gel» ne concernait pas les constructions entreprises avant la signature du moratoire (le 25 novembre 2009), des constructions officielles (école, synagogue), celles d'Al Qods occupée ou encore celles liées à l'accroissement naturel de la population. Ainsi, la demande de Mahmoud Abbas de prolonger le moratoire de quelques mois (entre 3 à 6 mois), le temps d'installer les négociations, n'était pas vraiment extravagante. Le président de l'Autorité palestinienne avait beau prévenir qu'Israël devait «choisir entre la paix et les colonies», rien n'y fit. Ni la proposition égyptienne d'un gel non officiel, ni les insistances des présidents français et américain, n'ont pu écarter Benyamin Netanyahu de sa ligne dure : aucune prolongation n'a été envisagée. La déclaration du 4 octobre Concernant le processus de paix, Mahmoud Abbas a réservé sa réponse définitive au lundi 4 octobre. «Ce jour-là, le président Abbas consultera les pays arabes (lors d'une réunion de la Ligue arabe) et reviendra devant la direction palestinienne pour prendre la bonne décision, afin de rendre la bonne réponse», a indiqué son porte-parole, Nabil Abou Roudeina. Toutefois, dans pareilles circonstances, comment le président de l'Autorité palestinienne pourrait-il répondre favorablement à son homologue israélien ? Ce dernier a déclaré : «Je lance un appel au président Abbas pour qu'il poursuive les bons et honnêtes pourparlers que nous venons de lancer pour tenter de parvenir à un accord de paix historique entre nos deux peuples.» On voit mal les deux hommes commencer à négocier la future création d'un Etat palestinien alors que ses frontières souveraines ne pourraient être fixées. Il faut également se demander combien de temps encore la population palestinienne reconnaîtra la légitimité du président Abbas ? Ce dernier a déjà accepté de rencontrer Netanyahu en octobre à Paris, on peut donc supposer que sa déclaration du 4 octobre prônera une certaine ouverture. Ainsi, l'espoir n'est pas tout à fait mort. Une chose est sûre : Mahmoud Abbas ne peut accepter de s'assoir à la table des négociations tandis que la moindre de ses prérogatives est rejetée par Israël. Il perdrait alors toute crédibilité et le Hamas s'en trouverait plus renforcé. A voir la position impossible qui est la sienne, on peut se demander si ce n'est pas justement, là, l'intention du gouvernement israélien qui se trouverait alors libre de poursuivre sa politique au nom de la lutte anti-terroriste.