Avec Des Ballerines de Papicha, publié aux éditions Barzakh, Kaouther Adimi signe son premier roman après une carrière entamée dans l'art de la nouvelle. -Vous avez entamé votre carrière d'écrivain à travers le genre de la nouvelle. Des Ballerines de Papicha est votre premier roman, comment s'est fait le passage d'un genre à l'autre ? Je ne sais pas si on peut réellement parler de passage. La nouvelle me permet de transposer une forte émotion dans un petit espace, c'est un genre que j'apprécie énormément et dans lequel je prends beaucoup de plaisir. Simplement, à un moment donné, j'ai ressenti le besoin d'écrire plus et d'écrire différemment. Vint alors le temps d'écrire un premier roman. -Votre roman met en scène des préoccupations de jeunes, en se focalisant sur le personnage de la papicha. On donne différentes définitions à ce terme, qu'entendez-vous par papicha ? Le personnage de Mouna est une petite fille joyeuse et drôle, une «papicha», une fillette qui aime s'habiller de manière féminine, qui aime les couleurs et qui rêve d'un beau mariage. -Vous êtes jeune, mignonne et coquette, ça fait de vous une «papicha»? Quelle est la part autobiographique de votre roman ? Ecrire un roman a été, avant tout, un acte créatif, une volonté d'écrire, de construire des personnages, de construire un récit. Il n'y avait aucune volonté autobiographique. Je n'ai pas écrit ce roman pour raconter ma vie ou mes états d'âme. -Votre livre va dans tous les sens et ouvre plusieurs voies d'interprétation en laissant s'enchevêtrer plusieurs sujets sociaux. Pouvez-vous en définir l'histoire et les principaux axes ? C'est une petite histoire qui se déroule dans un petit quartier d'une grande ville, à une époque en proie aux changements. L'histoire est basée sur les rapports qu'entretiennent les personnages entre eux, plus que sur les actions. -L'absence d'intrigue et d'action dans l'histoire dénote une orientation vers l'introspection psychologique des personnages. Est-ce un choix ? Oui. Dans mes nouvelles, la structure et l'intrigue sont primordiales, mais dans ce premier roman, j'ai souhaité me pencher sur l'introspection des personnages, la manière dont ils nouaient des rapports et la manière dont Alger influence les rapports entre les personnages.