Il ne s'agit pas de sacrifier au subjectivisme ni au nationalisme de mauvais aloi, en affirmant de la manière la plus forte, la plus éclatante que le 1er Novembre 1954 restera à jamais, pour la nation algérienne, une date de légende. Entre 1954 et 1962, l'Algérie a été en flammes. Les initiateurs du déclenchement de la lutte armée savaient que la guerre allait être extrêmement dure et impitoyable. Mais la foi qui les animait, l'idéal pour lequel ils s'étaient engagés transcendaient tout. Il fallait faire l'histoire. Il fallait aussi et surtout mettre à bas le système colonial qui, durant plus d'un siècle, avait commis l'irréparable, massacrant les Algériens (n'oublions jamais le 8 Mai 1945), détruisant leurs biens, violant leurs femmes, les chassant de leurs terres, spoliant les richesses nationales. Le colonialisme a été hideux, impitoyable. Plus qu'une « tragédie inexcusable », les Algériens étaient parqués, réprimés, torturés... Il est tout à fait légitime qu'aujourd'hui, au moment où notre pays cherche à construire les meilleures relations avec la France, il est demandé à l'ancienne puissance colonisatrice de reconnaître et d'admettre ce qui a été commis dans notre pays. C'est un devoir de vérité et de mémoire. Au 1er Novembre 1954, l'armement des moudjahidine était sommaire, mais la foi en l'indépendance était inébranlable. Les stratèges militaires et politiques du système colonial n'avaient pas mesuré la profondeur de l'ardeur libératrice. « L'Algérie, c'est la France », disait-on. Ils pensaient que les divisions qui minaient le mouvement national étaient irrémédiables. Au terme d'une guerre de libération parmi les plus glorieuses, c'est le bout du tunnel. La prodigieuse épopée émancipatrice a forcé l'admiration du monde entier. Le peuple algérien est enfin libre et a son destin entre ses mains. La célébration du 1er Novembre est un moment privilégié pour encourager les historiens à s'intéresser davantage à cette révolution, dans ses moindres détails, pour informer et éduquer les jeunes générations et faire barrage aux thèses révisionnistes.