Devant l'inertie de l'APC, les citoyens sont containts de déboucher eux-mêmes les égouts. Ce qui constitue, d'un autre côté, une bonne action citoyenne. Lors de son installation au poste de président d'APC, Ali Melakhsou s'est engagé devant les journalistes à se pencher sur les problèmes de salubrité. «Donnez moi 3 mois et je ferai de Batna une ville propre !» a-t-il, alors, déclaré en présence de tout son staff. Faut-il rappeler, au premier magistrat de la commune, que la ville de Batna c'est également Bouakel, Z'mala, Parc à fourrage et encore d'autres quartiers comme Kechida ou Tamechit et pas seulement les alentours de la wilaya ou de l'APC. Une virée dans le quartier de Bouakel nous renseigne sur la situation lamentable que vivent les citoyens. Routes et ruelles détériorées ou parfois réduites à de simples pistes et amoncellement de détritus et déchets, laissés par les commerçants de trottoirs, est l'image quotidienne de ces quartiers où vit, pourtant, la grande partie des habitants de Batna. Encore mieux, l'oued qui sépare Z'mala de Bouakel est transformé en véritable décharge à ciel ouvert qui ne semble gêner que les riverains. «Tout ce que nous avons pu faire, c'est dresser un grillage et planter des arbres pour empêcher les enfants d'y accéder et autres adultes d'y jeter leurs poubelles!», nous dirons quelques citoyens assis à même le trottoir. «Mais, nous explique-t-on, vu que le ramassage des déchets ne se fait qu'une fois tous les trois jours, voire une fois par semaine, nous nous obligeons à les jeter nous-mêmes dans l'oued». Labaâl Mohamed, habitant à la rue A de Aïn Aârdjouna, insiste pour témoigner et nous déclare qu'il s'est joint à plusieurs reprises à ses voisins pour attirer l'attention des autorités sur la situation, mais rien n'a été fait. «Nous nous sommes chargés nous-mêmes de déboucher les égouts dont les diamètres ne répondent plus aux besoins. Même pour l'éclairage public, nous étions parfois contraints de soudoyer les agents pour nous le réparer !», insistera-t-il. Décontenancé, il ne nous cachera pas que la colère les poussera un jour à s'insurger et pourquoi ne pas barrer la route comme le font les citoyens ailleurs pour se faire entendre.Pour revenir à l'oued, il est important de rappeler que, lors d'une entrevue avec le maire, voilà 15 jours, il était question d'organiser, dans un délai de 10 jours, une journée de volontariat pour le nettoyer. Il est vrai que des efforts sont déployés pour l'embellissement de la ville; seulement ces efforts, faut-il le signaler, ne sont consentis que là, où regarde Ahmed «ouine y chouf Ahmed».