Jamais foule il y a eu au café El Bahdja comme en ce Ramadhan. A la faveur d'un programme musical chaâbi, l'espace artistique gagnait, au fil des jours, en sympathie. Un lieu vers lequel affluait un public venu se délecter des airs chaâbi offerts par une pléiade d'interprètes. Les artistes Abderrahmane Kobbi, Abdelkader Chaou, Mehdi Tamache et autres Kamel Fardjallah, Abdelkader Chercham, Nacer Mokdad, Hamid Laïdaoui se sont succédé sur la scène pour embaumer les soirées des convives. Une manière de contredire les velléitaires et autres rabat-joie qui n'ont pas daigné se prêter à la louable initiative. Un pari réussi par El Gourari, aussi, qui a tenu à réunir tout ce beau monde dans le lieu qu'il gère depuis quelques années. Un café qui avait peine à contenir l'auditoire, composé des ouilidet el Assima et ceux venus d'outre-mer pour se ressourcer auprès des siens, humer les effluves du terroir et se retremper dans l'entrain d'antan. C'est le temps des retrouvailles. Des personnalités politiques n'ont pas hésité, elles aussi, à faire une virée dans le café El Bahdja, histoire de briser la monotonie et s'imprégner de quelque souvenance. L'espace de trente jours et jusqu'à l'extinction des lampions, une ambiance bon enfant régnait dans le café El Bahdja, et une atmosphère fleurant bon emplissait les alentours d'une partie de l'esplanade El Kettani, caressée par la brise nocturne. Un cadre convivial qui rappelle les qaâdate attrayantes qui meublaient certains cafés maures comme Qahouet Laâriche ou café Malakoff, se souviennent les vieux Casbadjis. Réussira-t-on à rééditer le même cadre enchanteur l'année prochaine ? A instaurer une tradition et créer un climat où il fait bon vivre ? Certainement, rétorquent les initiateurs qui méritent chapeau bas !