Le FLN s'attaque à toutes les lois adoptées avec l'avènement du pluralisme politique en Algérie. L'ex-parti unique veut une révision globale des textes régissant la vie politique depuis 1990. Du code communal à la loi sur les partis politiques en passant par la loi électorale et celle régissant les associations. Tous les textes votés au moment où le vieux parti était affaibli et effacé de la scène nationale. Son secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem, a été très explicite à ce sujet. S'exprimant devant les maires de son parti, réunis hier à Alger pour débattre du projet du code communal, M. Belkhadem a plaidé pour une révision globale des textes en question. Le premier chantier, selon lui, est la loi électorale. Le mode électoral devrait être, a-t-il insisté, revu. Ainsi, pour les élections locales, le FLN suggère tout simplement la suppression de la proportionnelle intégrale: «La proportionnelle intégrale est valable pour les législatives, mais pas pour les locales. Au niveau des APC, le parti majoritaire doit avoir le droit de gérer seul la commune. Le P/APC, ses adjoints et les présidents des commissions doivent être tous d'une même famille politique pour pouvoir appliquer le programme de la formation majoritaire.» Pour lui, les petits partis ont le droit de siéger à l'APN, «mais la représentation de plusieurs partis au niveau de l'exécutif communal est une source de blocage. Quel est le programme à appliquer dans une APC où le président est du FLN, l'adjoint est du RND et les présidents des commissions sont du MSP, du PT ou du FNA ? La gestion devient difficile», a-t-il lancé. Dans la foulée, le secrétaire général du FLN demande également la révision de la loi sur les partis politiques : «Il y a des partis qui n'existent que par leur cachet. Il n'ont aucune assise politique.» Revenant sur le projet de code communal qui sera proposé au débat prochainement à l'APN, A. Belkhadem a chargé ses cadres de préparer les amendements nécessaires à ce texte. Ayant déjà préparé sa propre mouture du code communal, le FLN veut passer le maximum de propositions dans le nouveau texte. L'orateur a insisté surtout sur la question du retrait de confiance aux P/APC qui devient un véritable casse-tête pour les partis et pour le gouvernement. Dans ce sens, A. Belkhadem exige «une codification stricte» de la procédure et la consultation des directions des partis avant de procéder au retrait de confiance. «Il ne faut pas que les élus recourent au retrait de confiance pour un simple différend avec le P/APC. C'est anormal. Il faut que les élus justifient, avec des preuves tangibles, leur action», a-t-il souligné. Contrairement à leur direction, les maires du FLN sont plutôt déçus par le nouveau code communal : «Le maire n'a hérité que de sales besognes. Il n'a le droit que de démolir les constructions illicites et d'exproprier les gens. Par contre, la distribution des logements revient à l'administration.»