Le président syrien Bachar Al Assad est arrivé hier soir à Ryad où il doit avoir des entretiens avec le roi Abdallah d'Arabie Saoudite sur la conjoncture régionale, sur fond de tensions au Liban autour du tribunal chargé d'enquêter sur l'assassinat en 2005 de Rafic Hariri. Leur rencontre intervient deux jours après une visite du président iranien Mahmoud Ahmadinejad au Liban, perçue comme une marque de soutien à son allié, le Hezbollah chiite. Le roi Abdallah et M. Assad, arrivé pour une brève visite, devraient évoquer aussi l'impasse dans la formation d'un gouvernement en Irak, sept mois après les élections législatives dans ce pays. Le bras de fer qui oppose le Premier ministre libanais Saad Hariri au Hezbollah concernant le Tribunal spécial pour le Liban (TSL), chargé d'enquêter sur l'assassinat de son père, devrait figurer en bonne place à l'ordre du jour du sommet saoudo-syrien, selon des observateurs. Le Hezbollah accuse des proches du Premier ministre d'avoir favorisé de faux témoignages pour impliquer la Syrie dans l'assassinat de Rafic Hariri. Saad Hariri se trouvait dimanche en «visite familiale» en Arabie Saoudite, mais il ne devrait pas participer au sommet saoudo-syrien, selon des responsables libanais.Des informations sur une possible mise en cause par le TSL de membres du Hezbollah dans l'assassinat de Rafic Hariri ont suscité des craintes dans la région sur un regain de violences confessionnelles au Liban et l'effondrement du gouvernement d'union nationale. Ryad, principal soutien régional du Premier ministre libanais, et la Syrie, qui soutient le Hezbollah, allié de l'Iran, sont influents au Liban. Les relations entre la Syrie et l'Arabie Saoudite s'étaient détériorées après l'assassinat de Rafic Hariri, ex-Premier ministre devenu opposant à l'hégémonie de Damas au Liban, tué avec 22 autres personnes dans un attentat à Beyrouth, le 14 février 2005. Ces relations se sont ravivées ces deux dernières années. Fin juillet, le souverain Abdallah et Bachar Al Assad avaient effectué une visite à Beyrouth, la première du président syrien depuis 2002, dans une tentative d'apaisement des tensions au Liban, où ils ont rencontré notamment le président Michel Sleimane et Saad Hariri.