-Louisa Hanoune (PT) : «On fait de la politique nouvelle dans un cadre ancien» «Le bilan du gouvernement est, en partie, positif. Même s'il n'est pas à la hauteur sur le plan social, il constitue une victoire pour la nation sur le plan économique. La loi de finances 2010 est plus hardie que celle de l'année précédente, même s'il est regrettable que le gouvernement présente cela sous forme d'ordonnance. Il faut savoir que seul l'Accord d'association avec l'Union européenne nous a fait perdre 400 000 emplois. La Zone arabe de libre-échange (ZALE) a été un autre désastre. La solidarité arabe sous cette forme, on n'en veut pas ! Le problème est qu'on fait de la politique nouvelle dans un cadre ancien. Le plus paradoxal, c' est qu'au moment où le gouvernement algérien résiste, l'institution parlementaire ne suit pas. C'est une politique unijambiste.» -Ali Brahimi (député) : «L'appel d'Ouyahia sonne faux» «Cette présentation de la politique générale du gouvernement me fait penser à la montagne qui accouche d'une souris. De ce discours, il est à retenir les trois grands défis que le Premier ministre fixe pour les cinq prochaines années, à savoir le relèvement de la part de l'agriculture et de celle de l'industrie et la baisse du chômage. Cela reste extrêmement pauvre comme objectif, sachant que le gouvernement compte engager 280 milliards de dollars et que le gouverneur de la Banque d'Algérie parle d'une situation inquiétante. De deux choses l'une : ou les chiffres sont faux, ou il y a une partie de l'argent de l'Etat qui va à la corruption. L'appel d'Ahmed Ouyahia à l'unité nationale sonne faux quand on voit les ravages de la corruption, l'extension de la pauvreté, le maintien de l'état d'urgence et le recul des libertés.» -Mohamed Saïd (PLD) : «Ouyahia ignore les appels à l'ouverture politique» «Ouyahia a persévéré dans le mépris de l'opinion publique et a ignoré tous les appels à l'ouverture des champs politique, médiatique et associatif pour éviter à la nation davantage de tensions. L'opinion publique souhaite trouver auprès du Premier ministre le courage nécessaire pour l'éclairer sur les raisons de la persistance du gouvernement à refuser de reconnaître aux citoyens, qui ne s'identifient pas dans le paysage politique actuel, le droit de créer des partis politiques et des associations conformément à la Constitution.» -Abderrahmane Saïdi (MSP) : «Les dépenses doivent se faire de façon méthodique» «Evidemment, beaucoup de choses ont été réalisées, mais il reste encore certains obstacles dans l'exécution des projets. Les dépenses doivent se faire de façon méthodique.Pour ce qui est de la corruption, il ne sert à rien de mettre en œuvre une armada de textes si cela ne protège pas le cadre algérien des campagnes de dénigrement. Il est important de protéger les personnes qui luttent contre ce fléau. Pour le reste, je ne peux m'opposer à un programme que j'ai soutenu. Nous ne sommes pas là pour mettre des obstacles au gouvernement.» -Miloud Chorfi (RND) : «Un bilan très positif» «Le bilan du gouvernement est très positif. Les résultats et les chiffres contenus dans la déclaration de politique générale le montrent. L'enveloppe de 286 milliards de dollars consacrée au programme quinquennal 2010-2014 traduit la bonne volonté de l'Etat à poursuivre les réformes entamées et la construction d'une Algérie forte et sereine.» Propos recueillis par Amel B.