Le peuple algérien vient de passer à côté d'une nouvelle humiliation. Anouar Haddam, le « ministre des Affaires étrangères » du GIA et « chef » de la « délégation parlementaire du FIS à l'étranger », ce criminel qui a justifié les assassinats d'intellectuels et revendiqué l'attentat du boulevard Amirouche, a failli être accueilli en grande pompe en Algérie. Il s'était même mis à faire des déclarations trompeuses visant à faire croire qu'il est un acteur incontournable dans la résolution de la crise. Heureusement qu'il n'est pas venu. Tout simplement parce qu'il est sous le coup d'une enquête des services de l'immigration américains et non parce que les autorités algériennes lui ont demandé de retarder son retour comme il l'a prétendu. Le retour de ce mercenaire - il a habité à une période dans le centre culturel iranien situé dans la banlieue de Washington - aurait été une autre insulte à toutes les victimes du terrorisme islamiste. Mais voir que le pouvoir accorde de l'intérêt à cet individu qu'il s'échine à vouloir ramener au pays, c'est là que le bât blesse. Si au moins c'était pour le juger. Car la place d'Anouar Haddam (un indic... en plus) ne peut être que dans une cellule. Il bénéficie malheureusement de cet étrange amour que porte le régime aux terroristes, à croire qu'il a l'intention de céder le pouvoir aux islamistes pour leur permettre de créer un Etat théocratique. Son comportement à l'égard des repentis est d'ailleurs plus que laxiste. Ce sont des voleurs et des égorgeurs d'enfants qui se comportent comme s'ils étaient des héros et aucune autorité ne cherche à les remettre à leur place. Ces gens croient même que l'évolution de la situation leur permet de penser qu'ils sont sur le bon chemin et qu'ils viennent de franchir une étape pour l'objectif qu'ils se sont assigné. Dans le climat ambiant, il se trouve qu'il y a des gens pour pleurnicher sur « l'injustice » qui serait faite à des terroristes algériens détenus en Espagne, en Grande-Bretagne, à Guantanamo ou ailleurs. Et n'est-ce pas monstrueux et plus qu'immoral de voir des Madani Mezrag et Ahmed Benaïcha circuler librement à travers l'Algérie et aller jusqu'à défier les Algériens en soutenant qu'ils n'ont pas renoncé à leur projet et que leur « combat » était juste. C'est un phénomène unique dans l'histoire du monde où les victimes se taisent et les bourreaux, pourtant défaits, plastronnent. Les responsables de cette inversion des rôles devront un jour ou l'autre rendre des comptes. La révolution de novembre 1954 n'ira pas dans le chapitre pertes et profits.