Bien que la campagne pour les partielles du 24 novembre est à son cinquième jour, l'ambiance électorale n'arrive pas encore à s'installer dans les hautes montagnes. Dans ces villages perchés à des altitudes avoisinant les 1000 m, le citoyen ne semble pas gagné par la fièvre électorale. Visiblement, les élections qui se préparent sont de moindre intensité par rapport aux échéances précédentes de par l'intérêt qu'elles suscitent au sein des populations villageoises. Dans la daïra d'Ath Yenni, la campagne électorale, qui est en cours depuis jeudi, ne parvient pas à dévier l'opinion locale des préoccupations habituelles et les élections constituent rarement le sujet de discussion dans la rue ou dans les hameaux de la haute Kabylie. Au chef-lieu de la daïra, seule la permanence du FFS (qui est le parti le plus influent dans la région) fait rappeler le rendez-vous électoral du 24 novembre. Appelé « directoire de campagne », le siège local du plus vieux parti de l'opposition est l'unique permanence électorale ouverte quotidiennement durant cette campagne, mais sans connaître la grande affluence de coutume. Pour un représentant local du parti, M. Adib, le manque de la grande foule « est dû au fait que c'est le début de semaine et les citoyens préfèrent vaquer à leurs occupations quotidiennes ». Pour ce qui est du programme électoral du parti, les candidats qui briguent les sept sièges de l'APC d'Ath Yenni donnent la priorité aux tournées dans les villages et les rencontres de proximité qui n'ont commencé qu'hier et dont la première escale a été le village de Taourirt Khlef. Et puisque l'APC est gérée par le FFS depuis 1997 et du fait que c'est l'ancien président d'APC qui conduit la liste, le FFS dans cette commune ne peine pas à trouver le thème pour sa campagne : la continuité. « Depuis 1997, les élus du FFS à l'APC ont tracé un programme pour une relance effective. Donc l'Assemblée qui viendra ne fera que poursuivre ce processus », dira M. Adib. Le candidat tête de liste du FFS, quant à lui, semble conforté par la sympathie de la population dont une grande partie apprécie positivement le bilan de son premier mandat. Convoitée par trois partis politiques (FFS, FLN et RND), l'APC de Ath Yenni tarde en tout cas à enregistrer les premiers signes de la campagne électorale. Outre le FFS, le FLN et le RND ne comptent pas encore de permanences électorales dans cette commune. 7 kilomètres en contrebas d'Ath Yenni, la commune de Yataffen donne l'image d'une agglomération indifférente au prochain rendez-vous électoral. Au chef-lieu communal, aucune présence des quatre partis qui courtisent l'APC, à savoir le FFS, le FLN, le RND et le RCD. Tous les citoyens rencontrés sur les lieux nous suggèrent de s'adresser directement aux candidats pour discuter des élections. Lesquels candidats il faudra chercher... chez eux. Ici, il est même difficile de connaître les noms des candidats, car aucun parti n'a affiché sa liste de candidature. Les sites d'affichage réservés par la commune sont toujours vides.A une dizaine de kilomètres de Yataffen, par un chemin tortueux à peine praticable, la commune d'Iboudrarène persiste dans sa sérénité et la campagne électorale n'est pas encore effective. Les citoyens avec lesquels nous avons tenté d'aborder le sujet des élections restent insensibles. Briguée par le FLN, le FFS et le RCD, l'APC d'Iboudrarène intéresse peu la population locale. « Nous n'avons rien à attendre de cette commune qui n'est capable de répondre à aucun de nos besoins. Alors que vont nous apporter les élections ? », s'interroge un jeune trentenaire rencontré devant le siège de l'APC. A l'intérieur du siège de l'Assemblée communale, on appréhende le sujet des élections. La raison : la tête de liste du RCD n'est autre que l'administrateur communal et le FFS, lui aussi, a confié sa liste pour un fonctionnaire de la commune. Dans l'ensemble, à travers les différentes communes, la campagne électorale ne sera effective qu'à partir de la deuxième semaine. Et si le citoyen refuse de s'impliquer dans cette élection c'est, en premier lieu, la durée du mandat qui est appréhendée. « Que peut faire une assemblée en 18 mois ? », commente un jeune d'Iboudrarène.