La ville de Ghardaïa, à 700 km au sud d'Alger, vit ces derniers jours au rythme d'intimidations et d'arrestations de militants des droits de l'homme. Ainsi, après une série de vols et d'agressions qui ont émaillé, depuis plus d'une semaine, le quotidien des citoyens de la région, voilà que la police sème la panique et la peur dans les différents quartiers de la ville. Hier, deux membres de la fédération locale du FFS et de la section régionale de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (LADDH) ont été arrêtés puis placés sous contrôle judiciaire. Selon le bureau fédéral, qui a rendu public un communiqué dans la même journée condamnant cet acte, l'arrestation de ces deux militants n'a aucun fondement juridique, car elle s'est opérée « sans aucun fait ni preuve ». Les deux militants sont accusés d'être derrière « un crime abject ». Un meurtre. Une personne a été, en effet, trouvée morte dans une rue de la ville. La police les a désignés du doigt comme responsables de cet acte criminel. Mais le bureau fédéral du FFS atteste que « ces deux défenseurs des droits de l'homme et militants politiques sont innocents et victimes d'une injustice ». La fédération locale du FFS est convaincue qu'il s'agit d'un « complot ourdi » qui n'est pas le premier à être orchestré contre les militants de ce parti et ceux des droits de l'homme. « Ils leur ont imputé des accusations d'une façon aléatoire et d'une manière désinvolte et sans aucun trait avec l'Etat de droit et de justice proclamé par les officiels du pays », est-il souligné dans le communiqué. Le bureau fédéral du FFS dénonce « l'instrumentalisation » de la justice et compte ainsi entreprendre « toutes les mesures et actions nécessaires » afin de défendre ses « militants et tous les innocents où qu'ils soient ». Il saisira, à cet effet, l'ensemble des instances nationales et internationales, car convaincu de « la politisation de cet acte et du dirigisme odieux de la justice locale ».