Israël soutient publiquement les revendications des pays du sud du bassin du Nil. L'Etat hébreu multiplie les opération de séduction envers les pays africains en vue d'un partage des eaux du Nil. La récente tournée du ministre israélien des Affaires étrangères dans les trois pays qui contrôlent le bassin nilotique — Ouganda, Ethiopie et Kenya — a grandement inquiété le régime égyptien. Israël et l'Egypte cherchent ainsi à étendre leur influence dans ces pays : pendant que Le Caire finance le creusement de puits au Kenya ou le nettoyage des lacs ougandais envahis par les jacinthes d'eau, Tel-Aviv participe à la construction de barrages en Ethiopie et s'engage à financer trois autres ouvrages en Ouganda. L'enjeu, pour Tel-Aviv, est l'accès à l'eau. L'idée d'exploiter le Nil apparaissait déjà dans le livre du théoricien du sionisme, Théodore Hertzel. En 1974, un projet envisageant la restitution de Jérusalem-Est aux Palestiniens en échange du transfert annuel de 840 millions de mètres cubes — pour couvrir les besoins en eau d'Israël à l'époque — avait déjà été effleurée. Le Nil, deuxième plus long fleuve du monde Le Nil est le fleuve le plus long du monde après l'Amazone, il mesure 6671 km de long. Il est formé par la confluence, à Khartoum, du Nil Bleu et du Nil Blanc. Le Nil Blanc prend sa source dans le lac Victoria, un immense réservoir d'eau douce de 69 485 kilomètres carrés. Mais c'est le Nil Bleu, prenant sa source dans le lac de Tana (ou Tsana) en Ethiopie, qui, avec les autres cours d'eau éthiopiens, contribue le plus, et de loin, au débit du Nil : 84% en moyenne et pas moins de 95% lors de la saison des crues. Toute cette eau est partagée entre dix pays, principalement l'Egypte, le Soudan, l'Ethiopie, l'Ouganda, la Tanzanie, le Kenya, l'Erythrée, le Rwanda, le Burundi et le Congo-Kinshasa. Pour des raisons historiques, c'est toutefois l'Egypte qui, jusqu'à présent, se taille la part du lion – une situation de plus en plus remise en cause aujourd'hui par les pays situés en amont.