Cette route qui traverse un site fabuleux, considéré comme le poumon de la ville, est aujourd'hui agressée par des déchargements sauvages. Les responsables locaux restent peu soucieux d'inscrire la préservation de ces espaces dans la durée. Les vieux réflexes ont la peau vraiment dure. Il nous est continuellement donné de le vérifier, - souvent aux dépens de notre santé -, quand on voit l'état de délabrement avancé de notre environnement. Ainsi en est-il du chemin communal de Djebel El Ouahch, allant de Diar Errahma à la limite de la route menant à la base vie du consortium japonais, COJAAL. Tout au long de ce tronçon de 3 km, des camionneurs et des particuliers, peu soucieux de la santé du décor et de celle de leurs concitoyens, viennent déverser des quantités de détritus, gravats et autres décombres, faisant de ce site unique un dépotoir à ciel ouvert. Cette situation regrettable, qui n'a incommodé ni les services communaux, ni même les habitants des alentours, a cependant ému les responsables de l'entreprise COJAAL. A la mi-octobre, ces derniers ont engagé une vaste opération d'assainissement qui a nécessité de gros moyens, autant humains que matériels. Ainsi 30 ouvriers ont été mobilisés pour cette action, qui a duré trois jours. Côté logistique, 6 camions de 18,5 t, un camion-grue, un rétro-chargeur, une pelle mécanique, un camion-atelier, un ravitailleur et 2 pick-up, ont été requis. A voir tous ces engins s'ébranler sur les lieux, l'on comprend facilement que la mission n'était pas aisée. Pour confirmer la difficulté de la tâche, il est judicieux de la mesurer à la quantité ahurissante de détritus collectés, estimée à 480 t. Cette action, qui, signalons-le, n'a pas trouvé l'appui des services communaux, a touché 13 points noirs comptant comme lieux de décharges sauvages. Au cours des opérations, les responsables du consortium ont relevé l'état vétuste du système de drainage des eaux pluviales ; ils ont ainsi décidé de le réhabiliter entièrement. Comme ils ne savent pas s'arrêter en si bon chemin, les travailleurs, soucieux qu'ils sont de la qualité de l'environnement, ont procédé à l'installation de 14 panneaux pour sensibiliser les usagers de cette route, les invitant à participer à la préservation de l'environnement. Le hic dans cette histoire survient au moment où les responsables de l'entreprise se présentent à la décharge de Aïn Smara pour vider les quantités d'ordures collectées, où ils essuient un refus net, à moins, leur dit-on, de payer des droits pour le déversement ! Il aura fallu faire intervenir les responsables de la commune de Constantine pour enfin obtenir une autorisation. Deuxième couac, qui vient cette fois-ci à contre-courant de cet effort incommensurable et fort louable, c'est que, un mois après, et faute d'une prise de conscience des responsables locaux, les lieux redeviennent ce qu'ils étaient, et chaque jour un peu plus. Il reste légitime, autant pour nous que pour les responsables de l'entreprise japonaise, de poser quelques questions sur cette absence de contrôle, mais aussi sur l'absence de toute implication des pouvoirs publics locaux et des associations de protection de l'environnement. Qu'est-ce qui pourrait réveiller tout ce beau monde, il y a certainement quelque chose de bridé dans cette affaire, non ?