Une grande désorganisation caractérise le transport entre Draâ Ben Khedda et le chef-lieu de wilaya. Le transport suburbain entre les villes de Draâ Ben Khedda et de Tizi Ouzou (10 km) est assuré par une flottille de plus de 80 transporteurs par fourgons et minibus. Mais, concernant l'organisation dans les dessertes, les voyageurs ne trouvent pas du tout leur compte. En effet, chaque matin, notamment en début de semaine, les voyageurs convergent en masse vers la station de la ville où les transporteurs suivent un rituel contraignant pour les usagers. Aucun chauffeur ne doit ouvrir les portières de son bus avant la fermeture de celles de la voiture en phase de départ. Or, pendant ce temps, les voyageurs, travailleurs, dont beaucoup de femmes, et des stagiaires arrivent par vagues ininterrompues qui se massent au fur et à mesure au «point des départs» en attendant que le jeune «ordonnateur», stylo et cahier à la main, veuille bien faire signe au bus suivant de passer à quai et d'ouvrir les portières. Ainsi, un spectacle des plus lamentables s'offre aux yeux : la masse de voyageurs qui s'était accumulée pendant le laps de temps d'attente, se rue, dans une grande bousculade, pour s'emparer des quelques sièges des fourgons ou minibus, selon le tour du véhicule désigné. La raison en est que tout le monde est pressé d'arriver à l'heure, sachant le temps à perdre encore en cours de route, notamment au niveau des barrages de police. Les travailleurs habitant Draâ Ben Khedda et exerçant à Tizi Ouzou trouvent des difficultés à rentrer chez eux le soir, au-delà de 19 heures. Car après cette heure, il fait nuit en hiver, et les transporteurs rentrent quasiment tous chez eux. Pour rappel, au début de l'année en cours, des centaines de pétitionnaires ont sollicité la direction de wilaya des transports à affecter quelques trolleybus de l'ETUTO (établissement de transport urbain de Tizi Ouzou) pour assurer des dessertes régulières à des horaires définis vers la ville de Draâ Ben Khedda, une quasi banlieue de Tizi Ouzou, à vrai dire. Sur ce, à la dernière décade de juin passé, des rotations d'essai ont été effectuées, suscitant derechef un enthousiasme et une satisfaction inégalée, notamment chez les usagers résidants de la zone-sud (cités Mancer et Touares). Le lendemain, les quelque 80 opérateurs locaux improvisèrent un débrayage tout en poussant le P/APC à intervenir en vue de mettre fin à l'autorisation d'exploitation de cette ligne dont ils ne veulent céder leur mainmise. Ils réussiront à avoir gain de cause, au grand dam de milliers d'usagers de la région. Cette situation, caractérisée par la mauvaise organisation des départs au niveau des deux stations de la ligne, nourrit, chez voyageurs, le désir de voir la SNTF, qui vient d'être relancée dans la région, à planifier et doubler ses rotations à des horaires précis via Draâ Ben Khedda-Tizi Ouzou-Oued Aïssi et inversement.