-«Il n'avait pas l'argent nécessaire ni les relations qu'il faut pour se soigner ou profiter d'une prise en charge à l'étranger.» - «Tout comme les regrettés cheikh M'qalech, Kadri Dziri et ceux aujourd'hui disparus que l'on appelait à Sidi Bel Abbès les artistes des pauvres, Djillali Amarna est mort comme ses aînés dans la dignité des zaoualiya et de tous les laissés-pour-compte de la culture officielle qui n'émargent pas régulièrement sur les listes des festivals organisés par le département de Khalida Toumi.» -«Encore un artiste qui meurt dans l'indigence. Encore un ! Dans l'indigence et l'indifférence. Lui, qui a fait le bonheur de toute une jeunesse. Au pays où les flatteurs rugissent et où les faiseurs de bonheur pleurent de pauvreté.» -«Honte à ce pays qui oublie ses enfants dans les pires moments ! Honte à ce pays qui est devenu maître dans l'art de l'oubli. A qui le tour...?» -«Méditons le geste de notre ami Kardenote qui a conduit, à lui seul, à partir de Munich en Allemagne, une véritable campagne de solidarité sur Youtube en faveur de l'hospitalisation en Europe du célèbre chanteur belabbésien, d'autres frères émigrés n'ont pas manqué de donner, eux aussi, le meilleur exemple en répondant à son appel de désespoir.» -«Jusqu'à son dernier souffle, Djillali gardait le secret espoir de guérir de la méchante maladie qui le rongeait de l'intérieur et revenir ainsi sur scène et voir ses enfants grandir sous le giron familial sans crainte des vents contraires du destin...» -«Tu es parti, comme sont partis Sirat, Sabah Essaghira, M'qalech, Zoulikha, Zergui… Ainsi est l'artiste chez nous !» Patricia Jiron, psychologue dans une organisation espagnole des droits de l'homme. C'est dommage que Bel Abbès perde un jeune artiste si dynamique qui a révolutionné la chanson raï. Je partage la douleur avec tous les Algériens. Repose en paix l'artiste. Zerhouni Mohamed Chakib dit Hamdou, ancien cadre de l'ENIE, auteur de chansons. «Djillali a révolutionné la manière de chanter le raï. Pour lui, un concert de raï est, avant tout, un spectacle vivant. Il était le premier à avoir su associer l'aspect musical et visuel d'un spectacle raï par un jeu de scène extraordinaire et inégalable avec des mouvements incessants qui vous faisaient vibrer quel que soit votre penchant musical. C'était un certain 5 juillet 1985.» Mokhtar Hanitet, musicien artiste, un des créateurs du groupe Tessala Entreprise (troupe qui avait rassemblé de nombreux artistes issus du groupe Raïna Raï). «Djilali a été victime d'un contexte très particulier. Il végétait en croyant qu'un jour les responsables du ministère de la Culture le prendraient en charge. Lui, qui n'avait même pas de quoi payer ses médicaments et les analyses médicales qu'il devait effectuer périodiquement.» Fayçal Rezkellah, 18 ans, fils de Djilali Je remercie tous ceux qui ont compati à notre douleur. Mon père a consenti d'énormes sacrifices pour nous faire grandir, dans la dignité, malgré sa situation sociale précaire. Je suis fier de mon père, lui qui a tant donné à la musique raï et à la ville de Sidi Bel Abbès. J'espère, surtout, que les promesses faites par les responsables locaux, afin de garantir un poste de travail à mon grand frère, seront tenues. Pour ma part, je crois que je vais arrêter mes études, me débrouiller un travail, pour aider ma famille.