En visite hier en Algérie, le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, a qualifié les relations dans divers domaines entre son pays et l'Algérie d'« excellentes ». « Nos relations stratégiques se trouvent au beau fixe et la coopération bilatérale s'est beaucoup développée, comme l'atteste l'agenda très riche de rencontres et de visites de haut niveau entre les deux pays », a déclaré M. Moratinos à l'issue de l'audience que lui a accordée le président Bouteflika. Lors de cette visite, il a été abordé, a-t-il précisé, « des dossiers d'ordre régional qui concernent l'Algérie et l'Espagne dans le cadre notamment du processus de Barcelone et le rôle que peut jouer l'Algérie dans le bassin méditerranéen pour le règlement des questions liées à la paix et la stabilité dans la région ainsi que la lutte contre la migration clandestine ». A ce titre, le ministre espagnol a affirmé que les deux parties « ont convenu de travailler ensemble afin de faire face à ces défis et ce, dans l'esprit de solidarité et du respect de la dignité humaine, tout en ayant un regard tourné vers un avenir meilleur pour les deux pays ». A la veille du sommet euro-méditerranéen de Barcelone, l'Espagne veut œuvrer en commun avec les autres pays de la région pour faire du bassin méditerranéen une « région de paix et de stabilité », a-t-il souligné. Déclaration qui intervient au lendemain de l'entretien qu'a accordé à la revue trimestrielle Afkar/Ideas le président du gouvernement espagnol, José Luiz Rodriguez Zapatero, et où il a noté que la coopération entre son pays et l'Algérie s'est intensifiée dans des domaines aussi variés que « la sécurité, la justice, dans le secteur économique et l'immigration clandestine ». Pour ce dernier point précisément, le Premier ministre espagnol a souhaité que « les pays d'origine et de destination puissent adopter une position commune de façon à sauvegarder la dignité humaine des immigrés ». A noter qu'entre le 10 et le 20 octobre, plus de 2500 émigrants africains, tentant de passer par les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, avaient été refoulés par le Maroc vers leur pays d'origine et le désert du Sahara. Une centaine de ces tentateurs d'asile ont été récupérés par le Front Polisario, le 13 octobre dernier, du côté du mur de défense et attendent toujours d'être rapatriés. Par ailleurs, au sujet du dossier sur le Sahara-Occidental, « les deux pays » ont convenu à ce que cette question soit traitée dans le cadre des Nations unies en vue d'en trouver une solution définitive, selon M. Moratinos.
