Les envois de fonds des travailleurs émigrés devrait atteindre pas moins de 440 milliards de dollars d'ici la fin de cette année et 325 milliards de dollars en comptant simplement les montants déclarés, selon un rapport que vient de publier la Banque mondiale intitulé «Migration et envoi de fonds». Ces derniers ont continué d'être une importante source de financement extérieur pour les pays en développement durant la récente crise financière mondiale, a noté la Banque selon qui les montants déclarés en 2009 n'étaient que de 307 milliards de dollars en 2009. Dans ce considérable flux financier vers les pays en développement, la part de l'Algérie reste assez faible comparée aux autres pays de la région d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient (MEBA). Cette dernière doit accueillir 35,4 milliards de dollars à la fin de 2010 (en hausse par rapport à 2009), dont seulement 2,031 milliards de dollars pour l'Algérie, en légère baisse par rapport à 2009. En montants reçus, l'Algérie n'est que 5e sur la liste des 10 premiers pays de la région MENA derrière le Liban, l'Egypte, le Maroc et la Jordanie. En revanche, en termes de part de ces envois dans le PIB du pays, l'Algérie avec 1,4% était classée l'année dernière seulement 9e sur la liste des dix premiers pays de la région MENA, devançant simplement l'Iran. Si l'on considérait uniquement la région d'Afrique du Nord, il ressort que l'Algérie reçoit moins d'envois de ses émigrés que l'Egypte (7,7 milliards de dollars en 2010) et le Maroc (6,4 milliards), mais se situe au niveau de la Tunisie. A en juger par les chiffres de la Banque mondiale, les envois de fonds des émigrés reçus par l'Algérie en 2010 enregistrent une baisse pour la troisième année consécutive. Ils n'ont d'ailleurs jamais dépassé la barre des 2,46 milliards de dollars qui constitue le montant le plus élevé de ces dix dernières années. 370 milliards de dollars pour les pays en développement La tendance de l'Algérie semble aller à contre-courant de ce qui se passait dans les pays en développement. D'après la Banque mondiale, les envois de fonds déclarés vers ces pays après s'être redressés cette année continueront d'augmenter en 2011 et 2012 et pourraient dépasser 370 milliards de dollars dans deux ans. Hans Timmer, directeur du groupe des perspectives de développement de la Banque mondiale, cité dans un communiqué publié par la Banque, que «les envois de fonds constituent un apport financier crucial qui accroît directement les revenus des familles de migrants». Ils «entraînent une augmentation des investissements dans la santé, l'éducation et les petites entreprises. Grâce à un meilleur suivi de l'évolution des migrations et des envois de fonds, les responsables de l'action publique peuvent agir en connaissance de cause pour protéger ces entrées massives de capitaux, dont le montant est trois fois supérieur à celui de l'aide publique et démultiplier leur impact», a ajouté M. Timmer. S'il est vrai que les pays à revenu élevé restent la principale source d'envois de fonds, les migrations entre les pays en développement sont plus importantes que les migrations entre ces pays et les pays à revenu élevé membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Enfin, le rapport fait état d'une baisse plus accentuée que prévu des envois de fonds vers les régions Europe et Asie centrale, Amérique latine et Caraïbes, Moyen-Orient et Afrique du Nord, et Afrique subsaharienne en 2009. En revanche, les flux en direction de l'Asie du Sud ont augmenté davantage que prévu durant la même année, tandis que les envois de fonds vers la région Asie de l'Est et Pacifique ont enregistré une légère progression.