A bord de son avion privé Cessna 172, il fait le tour du monde pour… faire connaître son pays, le Kosovo, et sensibiliser les gouvernements à reconnaître son indépendance. James Berisha, pilote de 38 ans, a pris l'initiative de sillonner les quatre coins du monde depuis deux ans, soit une année après la proclamation de l'indépendance du Kosovo le 17 février 2008. Mais la «scission» entre le Kosovo et la Serbie ne fait pas l'unanimité des pays du monde, puisque seulement 71 pays reconnaissent, aujourd'hui, le Kosovo comme république indépendante de la Serbie. «Le peuple kosovar aspire à ce que notre république soit reconnue par toutes les nations de la planète. Nous souhaitons pouvoir voyager avec des passeports kosovars et bénéficier de relations avec le reste des pays du monde», espère James Berisha qui s'est déplacé, mercredi, à notre rédaction. Après avoir visité les pays de l'Amérique latine et de l'Amérique centrale, les Caraïbes, en passant notamment par le Costa Rica, la Barbade ou la Jamaïque ainsi que d'autres pays dans le monde, «l'ambassadeur volant» a choisi comme destination le continent africain en commençant par la Tunisie. Au cours de sa tournée, James Berisha s'est dit «touché par l'accueil chaleureux des gens, notamment les médias et les intellectuels que j'ai rencontrés lors de ma mission.». Si le jeune pilote a choisi l'Algérie comme deuxième hôte africain, ce n'est pas uniquement pour médiatiser sa cause, mais c'est aussi pour remettre une lettre au ministre des Affaires étrangères algérien, adressée par son homologue kosovar, Vlora Citaku. Cette dernière sollicite le gouvernement algérien, entre autres, de se joindre aux pays ayant reconnu le Kosovo comme république «afin d'établir un dialogue mutuel et travailler pour maintenir la paix dans la région». Officiellement, le gouvernement algérien avait réitéré sa position sur la question du Kosovo en mai dernier : son ambassadeur à Belgrade, Abdelkader Mesdoua, a affirmé que «la position du gouvernement algérien par rapport au Kosovo est claire. Nous considérons qu'il s'agit d'un problème de partition, de scission et non d'autodétermination. L'Algérie ne reconnaîtra pas l'indépendance du Kosovo».