Devant cet ensemble de trois collections d'œuvres, le regard ne peut être qu'admiratif devant cette prolifération de silhouettes et de couleurs. Autodidacte par excellence, Amina Feriel Tidjani livre son monde. Un monde mêlant à la fois harmonie et tourmente. Intitulée «Grâces et méditations», l'exposition compte trois collections, dont vingt-trois tableaux aux dimensions variées. L'artiste, doué d'un talent certain, présente trois collections, qui ont été réalisées, en 2010, avec la technique de la peinture à l'huile et celle du couteau. La première collection intitulée «Grâces», réalisée à Casablanca, dévoile à profusion des silhouettes déambulant dans le néant et dans différentes émotions et situations. La femme, détentrice d'une sensibilité extrême, est omniprésente dans la quasi-totalité de cette exposition musicale. Les œuvres baptisées Flûtiste, Danseuses, Accordéoniste ou encore Violoncelliste, ne sont autre qu'un hymne au monde de l'art et du spectacle. Amina Feriel avoue que Danseuses est une reproduction de l'œuvre de l'artiste impressionniste français Degas. La plasticienne explique qu'à travers ces personnages filiformes sans visage, elle a voulu montrer la pureté de l'âme. Comme l'indique son titre, la deuxième collection «Méditation» renseigne sur le for intérieur de tout être et de ses rapports avec autrui. Solitudes, Méditations et Domination sont autant d'œuvres parlantes où la rêverie et le recueillement sont de mise. La mémoire est convoquée à chaque halte. Dans la troisième collection Abstrait, l'artiste dévoile une autre technique qu'elle maîtrise avec une facilité déconcertante, celle du couteau. Ne voulant pas se cantonner dans un seul style, Amina Feriel convoque certains lieux irrévocables, à l'image du «Phare», «Ville» et «Abstrait». Sa priorité essentielle est de créer et de s'exprimer. «J'ai, dira-t-elle, utilisé la spatule pour donner plus de matière et de relief à quelques-unes de mes œuvres conçues dans un style abstrait et dans une gamme de tons très contrastés tels que les bleus et les marrons». L'artiste peintre a opté pour une palette émotionnelle de couleurs aux tons mitigés. Elle ne les choisit jamais. C'est la couleur qui s'impose à elle spontanément. Le choix de sa palette dépend de son état d'esprit le jour de la réalisation de son œuvre. Amina Feriel Tidjani : Née à Alger en 1978, Amina Feriel Tidjani a appris, dès l'âge de dix ans, les principes de base de la peinture auprès d'une amie de la famille. Commissionnaire en douane, Amina ne s'est armée de son chevalet et de sa palette que depuis deux ans. Son credo est d'essayer de développer son propre style et sa propre technique picturale en explorant un large panel de couleurs, de thèmes et de sources d'inspiration. Ses séjours réguliers entre le Maroc, la Belgique et l'Algérie lui sont d'un apport appréciable pour ses sources d'inspiration. Perfectionniste jusqu'au bout des ongles, elle refuse de s'inspirer d'un quelconque mouvement artistique ou encore copier des artistes peintres. «Je veux suivre mon petit bonhomme de chemin en m'exprimant librement. Je pense avoir un style personnel»,dira-t-elle. Il est à noter que cette remarquable exposition de peinture durera jusqu'au 23 novembre. L'artiste compte faire une autre halte picturale à compter du 8 décembre prochain, à l'hôtel Saint Georges à Alger.