Aquarelle ou peinture à l'huile, les œuvres de ces artistes se présentent avec des touches sonores, poétiques… Chacune nous conte une histoire. Un rêve qui se veut, selon notre regard, gai ou pathétique, car dans chaque œuvre de multiples plans apparaissent, pouvant nous conduire vers une interprétation ou une autre. Dans certains tableaux, la couleur intervient simplement en ponctuation, ce qui donne un écho entre les différentes phases de conception de notre lecture. Plusieurs images s'inscrivent inconsciemment dans notre mémoire, à nous de les remettre à la place qui nous convient. Elles n'imposent pas, elles nous invitent à la visite d'un monde intérieur et à la méditation. Sensibilité et émotionLe plus difficile, c'est toujours de prouver son bonheur par les choses les plus simples. Attachées à la terre natale ou d'adoption – comme Bettina, Valentina, Mira –, elles expriment avec le plus de sensibilité, quelquefois de lyrisme, leur émotion devant un plan d'eau, des oliviers ou un champ de coquelicots. La grande liberté du mérite ! Certaines nous font comprendre par leurs aquarelles ce qu'est la grâce de prendre. Le plus difficile, c'est toujours de prouver son bonheur par les choses les plus simples. Cet art qu'on ignore trop souvent est une redoutable balance, l'aquarelle oblige un bonheur, on ne la prend pas, on n'a pas le temps de l'attendre, il faut être tout entier à ce moment fugace que nous consent la couleur. On assiste alors à l'exercice d'un charme pur, quelque chose à la fois dense et aérien, à des mariages d'éléments : l'eau, le vent, le soleil. On y prend un plaisir d'une qualité rare. Les pionnières Baya et Kheira Flidjani Les artistes algériennes diffèrent par leur style, leur perception du monde, leur âge, Baya Mahieddine, Kheira Flidjani, Aïcha Haddad, Zohra Sellal, Valentina Ghanem, Sabiha Kissarli, Hassina Zahaf, Bettina Henaïne-Aïche, Zoulikha Rediza, Chakira Mihoubi, Theleli Rahmoune, Zoria Telaïche, Safia Zoulid, Mira, Lynda Messaad, Latifa Boulfoul, Fouzia Brahimi, Leila Ferhat, Samia Hachemi, Souhila Belbahar, Saliha Khelifi, Nariman Zehor Saadoune, Aldjia Sebaa, Samia Choukal, Nafissa Zerouki, Hafida Debbache, Salima Ayadi, Djamila Houadef, Meriem Hamidi, Zahia Dehal, Firiel Zahaf, Farida Hamza, Mounia Ferhani et beaucoup d'autres femmes de talent ont choisi les arts plastiques comme moyen d'expression. Parmi cette pléiade, des professeurs de l'Ecole supérieure des beaux arts, des étudiants et des autodidactes. Leurs œuvres exhalent une harmonie de styles, de couleurs et de tons et qu'il en soit de la peinture à l'huile, de la peinture sur soie… C'est la pluralité si riche de l'art au féminin qui est relatée par ces artiste. Est-ce nécessaire de préciser que l'épanouissement de la création artistique au féminin remonte au siècle dernier, les pionnières en Algérie ayant produit leurs premières œuvres, il y a un demi-siècle, Baya Mahieddine et Kheira Flidjani.