De fait, la conclusion d'un accord de paix dans la région du Proche-Orient devient pratiquement impossible. Tard, dans la soirée de lundi, 22 novembre, la Knesset (le Parlement israélien) a adopté une proposition de loi imposant un référendum avant tout retrait de la ville sainte d'Al Qods, et, ou du Golan syrien, occupés en 1967. Sans surprise, le texte appuyé par le gouvernement israélien de droite a obtenu 65 voix sur les 120 que compte la Knesset. 33 députés, des membres de partis arabes israéliens, de partis israéliens de gauche et du parti Kadima, centre droit, ont voté contre. La nouvelle loi dont le texte a été déposé par le député Yariv Levin, membre du Likoud, le plus grand parti israélien de droite dont fait partie le Premier ministre Benjamin Netanyahu, empêche tout retrait israélien de la ville sainte d'Al Qods et du Golan, avant qu'il ne soit tout d'abord décidé au niveau du gouvernement, puis adopté par la Knesset par au moins 61 voix, et, finalement, par référendum populaire. En cas d'obtention de toute décision de retrait d'Al Qods et du Golan, d'une majorité égalant les deux tiers ou plus (80 députés sur 120), ce qui est pratiquement impossible en Israël, en regard du paysage politique dominé par les partis de droite et d'extrême droite, le texte prévoit que le référendum n'est pas nécessaire.La ville sainte d'Al Qods ou Jérusalem Est a été occupée en 1967 et annexée la même année, alors que le Plateau du Golan, occupé aussi en 1967, durant la guerre des six jours, a été annexé en 1981. La communauté internationale n'a jamais reconnu ces annexions et considère ces deux régions comme des territoires occupés. Dans un communiqué, le bureau du Premier ministre israélien indique que tout accord de paix a besoin d'un large consensus national, et c'est ce que prévoit la présente loi. Le fait accompli Netanyahu souligne que le référendum «empêchera de ratifier tout accord politique irresponsable, et procurera un soutien général pouvant permettre de faire passer tout accord garantissant les intérêts de l'Etat d'Israël.» Tzipi Livni, chef du parti Kadima de l'opposition israélienne, pense que par cette loi, Netanyahu «veut masquer sa faiblesse et son incapacité à prendre des décisions personnelles». Le député arabe à la Knesset, Jamal Zahalka, chef du groupe parlementaire «le regroupement», a qualifié la loi «d'invention israélienne sans précédent dans le monde et dans l'histoire.» «La Knesset n'a pas le droit de décider du sort de la ville sainte d'Al Qods et du Golan, qui sont des territoires occupés sur lesquels s'appliquent la loi et la légitimité internationale et non pas la loi israélienne», a ajouté M. Zahalka. De son côté, l'Autorité palestinienne a dénoncé la nouvelle loi israélienne en la qualifiant de «moquerie» du droit international. Le négociateur en chef palestinien, Saeb Erekat, a estimé que «la fin de l'occupation de notre terre ne peut être soumise à un référendum.» Le président Mahmoud Abbas et l'OLP, malgré toutes les pressions américaines et israéliennes, ont montré leur attachement à la ville sainte, au même titre qu'au reste des territoires occupes, en refusant tout retour aux négociations directes avec Israël, sans un arrêt total de la colonisation, partout dans les territoires occupes, y compris dans la ville d'Al Qods.