La prise en charge de la douleur demeure une préoccupation des praticiens qui souhaitent l'introduire comme partie intégrante du plan cancer. Car elle est considérée comme une véritable maladie. La douleur, un problème de santé publique, a déclaré le Pr Griène, président de la Société algérienne d'évaluation et du traitement de la douleur, lors de la présentation d'un nouvel analgésique, le Nefopam. Il a souligné que les interventions chirurgicales sont à l'origine de 20 % des cas de douleurs. Elles sont estimées entre 11% à 57 % pour la chirurgie du sein, 30% à 80% chez les malades amputés et 22% à 67% chez les malades ayant subi une chirurgie thoracique. Le Pr Griene, qui est également chef du service Anesthésie-Réanimation à l'EHS Pierre et Marie Curie d'Alger, a appelé à réactiver la commission nationale de lutte contre la douleur pour faciliter la tâche aux médecins, soulignant que les lois en vigueur concernant le traitement de la douleur sont révolues. Il s'est, par ailleurs, félicité de la révision des lois relatives à la distribution des médicaments thérapeutiques et analgésiques, la morphine et autres analgésiques pouvant, dorénavant, être prescrits au malade pour une durée de 14 à 28 jours au lieu de 8 jours. Cet amendement partiel de la loi relative à la vente d'analgésiques a permis d'atténuer la douleur des malades qui se déplacent des wilayas intérieures du pays vers la capitale pour acheter ces médicaments. Dans ce cadre, les spécialistes ont évoqué la douleur aiguë et chronique et les troubles psychologiques qui en découlent, appelant à atténuer la douleur post-opératoire à travers l'utilisation des moyens chirurgicaux modernes. Pour sa part, le Pr. Nadia Fellah du CPMC a mis l'accent sur le rôle des analgésiques, notamment si ceux-ci sont associés à la morphine. Elle a souligné que le traitement de la douleur post-opératoire atténuait les complications chez le patient et réduisait la durée de son séjour à l'hôpital. Après avoir mis l'accent sur les trois étapes arrêtées par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la prise en charge de la douleur, les spécialistes ont cité les nouveaux types d'analgésiques qui ont permis de réduire, à hauteur de 22%, la prescription de la morphine. Pour le Pr Agricole, le Nepofam est un analgésique central non morphinique qui exerce une activité anti-hyperalgésique. Il respecte la fonction respiratoire et la muqueuse digestive et du transit intestinal.