Population & société, bulletin mensuel d'information de l'Institut national d'études démographiques vient de publier une étude documentée sur les migrations internationales. Loin des idées reçues, on y détaille dans quels pays les immigrés sont les plus nombreux et d'où ils sont issus. Avec quelques précisions sur l'Algérie et la France. Lyon De notre correspondant L'Algérie figure au quinzième rang des pays qui ont fourni le plus d'émigrés dans les années 2000, avec 2,1 millions de partants. Dans l'ordre, l'Algérie arrive derrière le Mexique (10 millions), puis l'Inde, le Bangladesh, la Chine, le Royaume-Uni, l'Allemagne, les Philippines, le Pakistan, l'Italie, la Turquie, l'Afghanistan, le Maroc, l'Egypte et les Etats-Unis (2,2 millions). Selon des statistiques de l'Organisation des Nations unies, recoupées et actualisées à Paris par l'Institut national des recherches démographiques (INED), cela représenterait le taux de 6,7% de la population nationale algérienne, lequel taux ramène le pays à la onzième place mondiale, juste derrière dans l'ordre croissant le Cap-Vert (44% de la population a émigré) la Bosnie-Herzégovine, l'Albanie, la Géorgie, le Portugal, le Mali, la Bulgarie, le Mexique, le Maroc et le Royaume-Uni (7,1%). C'est l'une des informations importantes de l'étude «Le nombre et la part des immigrés dans la population : comparaisons internationales», publiée en ce mois de novembre 2010 par l'INED. On y apprend aussi que les immigrés (ressortissants vivant dans un pays qui n'est pas le leur) seraient au total 214 millions en 2010 dans le monde. Les migrants Sud-Sud (qui ont migré d'un pays du Sud vers un autre pays du Sud) sont 61 millions, les migrants Nord-Nord comptent 53 millions. Enfin, les migrants nés au Sud et vivant au Nord étaient 62 millions en 2005. Enfin, dernière donnée intéressante, la France, avec 6,7 millions de personnes originaires de l'immigration accueillies, est la quatrième place en nombre derrière les Etats-Unis, la Russie et l'Allemagne. Par contre, proportionnellement à la population du pays, le taux d'immigrés est de 10,6 %, rétrogradant l'Hexagone à la dixième place des pays d'accueil. Le classement est ensuite paradoxal. La plus grande proportion d'accueil d'immigrés étant décomptée aux Emirats arabes unis (70%), devant l'Arabie saoudite, la Suisse, l'Australie, le Canada, la Côte d'Ivoire, les Etats-Unis, l'Allemagne, et l'Autriche. Les immigrés au total ne représentent qu'une faible minorité de la population planétaire (3,1%). La proportion n'a que très légèrement augmenté. Elle était de 2,9% il y a 20 ans, en 1990, et 2,3% il y a 45 ans, en 1965. Cumul des vagues d'immigration successives, les Etats-Unis sont du reste le pays du monde ayant sur leur sol le plus grand nombre d'immigrés : 43 millions en 2010 d'après les Nations unies. Six fois plus que l'Arabie saoudite (7,3 millions) ou le Canada (7,2), mais par rapport à leur taille, les proportions les plus élevées sur le plan mondial se trouvent au Qatar (86 % d'immigrés), Emirats arabes unis (70 %), Koweït (69 %). L'Arabie saoudite, Bahreïn, Oman et Brunei ayant des taux compris entre 28 % et 40 %. «Plus le pays est petit, plus la part de la population née à l'étranger risque d'être élevée. En sens inverse, plus le pays est grand, plus cette part risque d'être faible», conclut le rapport. D'une manière générale, bien sûr. Pour l'Algérie, l'arrivée d'immigrés est assez faible, par contre, le départ vers l'émigration est toujours aussi fort. C'est l'un des enseignements pour nous à retenir de cette étude magistrale.