175 millions de personnes vivent hors de leur pays de naissance. C'est ce qu'a révélé une récente étude sur la situation économique et sociale dans le monde, effectuée par l'ONU et publiée hier. Les pays de prédilection sont les pays développés, vers lesquels l'immigration a augmenté de 3% durant les années 1990. Selon cette étude, une personne sur 35 dans le monde est un immigrant international. Pour les pays développés, l'impact démographique des migrations est d'autant plus prononcé que leurs taux de natalité sont faibles ou en baisse. Pour l'ONU, la population de l'Europe aurait enregistré une baisse nette entre 1995 et 2000 s'il n'y avait pas de tels mouvements migratoires. Selon cette organisation, la population des régions développées risque de tomber de 1,2 milliard d'habitants en 2000 à 1 milliard en 2050. Mais l'immigration permettra d'éviter cette baisse puisque son flux actuel devrait se poursuivre. Les pays en développement, pour leur part, l'accroissement de leur population est estimé à 2,8 milliards d'habitants entre 2000 et 2050. Il serait de 3 milliards si les flux migratoires actuels ne devaient pas se poursuivre. Et ces flux se dirigent principalement vers l'Amérique du Nord. L'étude indique que le nombre de personnes immigrant aux Etats-Unis et au Canada a plus que triplé entre 1960 et 2000. « En 2000, un migrant international sur cinq vivait aux Etats-Unis », lit-on. S'agissant de la part des femmes dans les flux migratoires, l'étude précise qu'elle est restée constante. En 1960, elles représentaient 46,7% du nombre total de migrants dans le monde. En 2000, elles étaient estimées à 48,6%, et dépassaient les 50% dans les pays développés et la Communauté des Etats indépendants (CEI, ex-URSS). Cependant, la situation était loin d'être pareille, il y a quelques décennies. En d'autres termes, il y a eu un mouvement de pendule. Ce dernier ce situe vers la deuxième moitié du XXe siècle. Parce qu'en 1960, 44 des 76 millions de migrants internationaux résidaient dans les pays en développement, contre 32 dans les pays développés, à l'exclusion de l'URSS. Les 76 millions de migrants représentaient 2,1% de la population des pays en développement. Ce taux se situe un peu dans la même fourchette que la proportion de migrants dans la population des pays industrialisés : 3,4%.