J'ai menti, je m'en excuse», Amine Benalia-Brouch, l'ex-militant UMP raillé en 2009 par Brice Hortefeux, raconte dans un livre Confessions d'un Sarkozyste repenti, un an après avoir défendu le ministre de l'Intérieur, comment des dirigeants du parti lui ont demandé de mentir pour protéger ce dernier.La polémique était née en septembre 2009 après la diffusion d'une vidéo où Brice Hortefeux tenait des propos ambigus pendant qu'il posait avec le jeune militant, né de père algérien, lors de l'université d'été de l'UMP à Seignosse (Landes). En septembre 2009, lors d'une conversation filmée avec un Jean-François Coppé hilare, et des militants sur le campus d'été des Jeunes UMP, le ministre avait dit d'Amine Benalia-Brouch, présenté comme un «petit Arabe» qui «mange du cochon» : «Il ne correspond pas du tout au prototype. Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes.» Devant le tollé médiatique, Brice Hortefeux s'est défaussé sur les Auvergnats. La phrase du ministre avait déclenché une polémique politique, mais le militant l'avait défendu quelques heures plus tard dans une vidéo diffusée sur Internet. Le ministre a été condamné en juin dernier à 750 euros d'amende et 2000 euros de dommages et intérêts pour injure raciale, mais il a fait appel de cette décision. Aujourd'hui, le jeune militant revient sur sa position et spécifie que le ministre parlait bien des Arabes et ne visait nullement les Auvergnats. «J'ai toujours pensé que cette phrase était raciste. Mais la pression exercée sur moi par l'UMP était énorme», raconte Amine Benalia-Brouch. Selon lui, c'est un proche de Brice Hortefeux, le député Edouard Courtial — secrétaire national aux fédérations UMP — qui lui a demandé de la tourner et a validé le texte. «Il faut que les gens t'entendent et te voient dédouaner le ministre», lui aurait-il dit. De même, il accuse une responsable de la fédération UMP des Landes de lui avoir dicté un texte à communiquer aux médias. Plus tard, le ministre l'a reçu deux fois pour s'enquérir de sa situation, lui disant notamment qu'il allait l'aider à trouver un emploi. Amine Benalia-Brouch a quitté l'UMP en août. Il souhaite rejoindre le mouvement de Dominique de Villepin, République solidaire, et pense se présenter plus tard à une élection.