Toute vérité n'est pas bonne à dire. Les milliers de documents mis en ligne par WikiLeaks montrent ce que pensent les diplomates américains des grands de ce monde. Les ambassadeurs et les conseillers diplomatiques se révèlent de grands cancaniers. Florilège. - Mouammar El Gueddafi a peur du vide Le guide de la révolution libyenne a, selon les indiscrétions américaines, une grande peur de survoler l'eau et de se rendre dans les étages d'un immeuble. Le chef de l'Etat libyen ne se déplace jamais sans son infirmière ukrainienne, Galyna Kolotnytska, décrite comme une «blonde voluptueuse», ont observé les diplomates américains. «Certains contacts de l'ambassade affirment que Kadhafi et Kolotnyska, âgée de 38 ans, ont une relation sentimentale.» «Même s'il est tentant de considérer ses nombreuses excentricités comme des signes d'instabilité, Kadhafi est un individu complexe qui a réussi à rester 40 ans au pouvoir», souligne l'ambassadeur américain à Tripoli. Alors que les documents permettant à l'infirmière de voyager avaient pris du retard, le gouvernement libyen a affrété un jet privé pour qu'elle puisse rejoindre Kadhafi au Portugal, où il faisait escale avant de rejoindre New York. - Nicolas Sarkozy, un «Napoléon sans moyens» Le président est décrit comme un être «susceptible et autoritaire», selon l'ambassade des Etats-Unis, qui souligne les manières «vulgaires» qu'adopte, selon elle, le dirigeant français avec ses collaborateurs. Nicolas Sarkozy est présenté dans une note comme un «roi nu», un Napoléon sans moyens. - Le prince Andrew mal élevé Le Premier ministre, David Cameron, et un membre de la famille royale britannique sont épinglés dans les câbles diplomatiques américains divulgués par WikiLeaks, le premier étant accusé de «manquer de profondeur» et le second d'être «mal élevé». The Daily Express et le tabloïd The Sun sont convaincus que le membre de la famille royale mis en cause est le prince Andrew, deuxième fils de la reine Elizabeth II, accusé d'être «mal poli» dans ses déplacements hors de la Grande-Bretagne. The Daily Mirror et The Daily Mail font aussi état du «comportement inapproprié» du prince à l'étranger, parfois surnommé par la presse «Airmiles Andy», car il voyage beaucoup dans le cadre de ses fonctions de représentant spécial de la Grande-Bretagne pour le commerce international.
- Angela Merkel en panne d'imagination «La chancelière allemande a peur du risque et fait rarement preuve d'imagination», juge un câble. Même si elle est jugée «tenace quand elle est en difficulté» et décrite comme étant «méthodique, rationnelle et pragmatique», la chancelière allemande est appelée «Angela téflon Merkel» pour son habileté à laisser les critiques glisser sur elle, sans coller. - Vladimir Poutine le «Batman russe» Des diplomates américains qualifient le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, de «mâle dominant» (alpha-male,) et le président russe, Dmitri Medvedev, de dirigeant «hésitant», allant jusqu'à les comparer à «Batman et Robin». L'ambassadeur américain à Moscou, John Beyrle, a écrit en octobre 2009 que la décision sur un éventuel soutien par la Russie des sanctions contre l'Iran reviendrait à Vladimir Poutine et non à Dmitri Medvedev. Poutine «restera celui qui prendra la décision sur toute application des sanctions», écrit-il.
- Medvedev, un dirigeant «pâle et hésitant» «C'est le Robin du Batman joué par Poutine», selon l'ambassade des Etats-Unis à Moscou, faisant allusion au jeune comparse du héros de bande dessinée, pour souligner que c'est en fait le Premier ministre, Vladimir Poutine, qui détient le pouvoir en Russie. Vladimir Poutine est le «chef de la meute». Dmitri Medvedev est «pâle et hésitant». Sa femme en revanche, la plantureuse Svetlana Medvedev, a joué un rôle éminent : «Elle génère des tensions entre les camps et reste le sujet d'ardents commérages.» Elle aurait déjà dressé une liste de responsables déloyaux à son mari et dont les carrières devraient en «pâtir». Ramzan Kadyrov, l'homme de main de Moscou en Tchétchénie, continue quant à lui de jeter littéralement l'argent à la ronde. - Silvio Berlusconi fatigué par les fêtes Un diplomate américain de haut rang décrit le Premier ministre italien comme «irresponsable, imbu de lui-même et inefficace en tant que dirigeant européen moderne». Un autre câble brosse le portrait d'un personnage «faible physiquement et politiquement» et affirme que ses habitudes de faire la fête jusqu'au bout de la nuit l'empêchent de récupérer.
- Recep Tayyip Erdogan «méprisé» Les services américains pensent que le Premier ministre turc, Erdogan, est à «des lieues de la réalité». Il est jugé, isolé, mal informé et «entouré d'un cercle de conseillers qui le flattent mais le méprisent». - La femme du président d'Azerbaïdjan sujet de moqueries En Azerbaïdjan, c'est à Ilham Aliev, la femme du président, que les diplomates américains s'en prennent : elle a subi tellement d'opérations de chirurgie esthétique qu'on peut de loin la confondre avec sa fille, mais elle ne peut pratiquement plus bouger les traits de son visage, se moquent-ils.