De notre correspondant à Aïn Defla Madani Azzeddine La wilaya de Aïn Defla compte des potentialités hydriques importantes, sa situation géographique a contribué énormément à l'augmentation de ses réserves souterraines et superficielles en eau. Selon des statistiques récentes, les services concernés arrivent à mobiliser pour exploitation annuellement une quantité d'eau de 785 576 millions de mètres cubes. Selon ces mêmes statistiques, les ressources souterraines sont localisées dans les nappes du Zaccar, de Doui et du Chellif, qui s'étendent à travers 17 communes sur les 36 que compte cette wilaya. Pour ce qui est des infrastructures hydrauliques, cette wilaya compte 5 barrages de grande capacité et 3 de petit volume de stockage ainsi que 4 retenues collinaires. Le barrage de Ghrib, réalisé en 1939, dispose d'une capacité de 175 millions de m3 et assure l'alimentation en eau potable de la wilaya de Médéa, Oued Chorfa et autres régions ainsi que l'irrigation du périmètre de la plaine du haut Chellif. L'autre barrage, celui de Deurdeur situé dans la partie Est du territoire de cette wilaya et réalisé en 1984, dépend territorialement de la commune de Tarek Ibn Ziad. Sa capacité de 105 120 millions de m3 lui permet d'alimenter en eau potable une partie de la population de la wilaya de Tissemsilt et celle de Tarek Ibn Ziad. Réalisé également en 1984, le barrage de Harraza, localisé dans la commune de Djelida, dispose d'une capacité de 76,650 millions de m3 est particulièrement destiné à l'irrigation. Deux autres barrages, entrés en activité ces dernières années, à savoir celui de Oued Melloni, réalisé en 2003, et celui de Sidi Ahmed Ben Taïba (2005) ont respectivement une capacité de 127 et 75 millions de m3. Le dernier cité a enregistré ces derniers temps un taux de remplissage de 100% du fait de sa position stratégique dans le bassin hydrographique. Au total, ces 5 barrages disposent d'une capacité de stockage de 558,77 millions de m3.En plus de ces infrastructures, 3 petits barrages ont été réalisés en 2004 et 2007 pour servir à l'irrigation d'environ 700 hectares. Deux sont situés dans le territoire de la commune d'El Abadie et le troisième à Aïn Lachine. Leur capacité globale est estimée à 3 658 000 m3, selon le rapport de la direction de l'hydraulique présenté devant les membres de l'Assemblée populaire de wilaya en décembre 2008. Deux autres petits barrages sont en cours de finalisation des travaux, l'un dans la commune d'El Maine, qui servira à l'alimentation en eau potable de cette commune et de Tiberkanine, lesquelles font face à un problème d'alimentation en eau potable. La capacité globale de ces deux nouveaux ouvrages est 3 036 000 m3. Dans ce même chapitre, il est prévu la réalisation de 7 autres petits barrages dans les communes de Berbouche, Bethia, Hassania, Tarek Ibn Ziad, Bordj Emir Khaled, Amra et Zeddine, après les études technique de faisabilité réalisées par l'Agence nationale des barrages et transferts (ANBT). S'agissant de l'envasement, le taux varie d'un barrage à un autre et selon sa date de mise en service. Les barrages les plus anciens comptent un taux d'envasement élevé. Concernant les retenues collinaires, 2 parmi les 4 en exploitation ont été réhabilitées. En revanche, d'anciennes statistiques renseignent que la wilaya de Aïn Defla comptait 7 retenues en 2004, dont 2 non fonctionnelles à cause de l'état de l'ouvrage, alors que les 5 restantes présentaient des taux d'envasement variant entre 80 et 100%. Par ailleurs, l'alimentation en eau potable de la wilaya de Aïn Defla, dont la population est estimée à 763 336 habitants, se fait au moyen des forages et puits à hauteur de 94% alors que les barrages et autres retenues collinaires n'y contribuent qu'à 6%. Les chiffres détaillés apprennent également que la quantité d'eau produite par jour est estimée à 172 355 m3 sur laquelle 128 005 m3 sont consommés, ce qui donne une dotation quotidienne de 167,69 litres par habitant. Le taux de raccordement est de 83% au niveau de cette wilaya, selon les chiffres de la direction de l'hydraulique établis en décembre 2008. Malheureusement, le point négatif se trouve être les fuites d'eau qui sont dues à l'état du réseau d'AEP. Cependant, de nombreux habitants des zones éloignées des grandes agglomérations continuent de souffrir de l'absence d'eau potable. En ce qui concerne la qualité de l'eau, celle-ci est analysée et traitée par les services chargés de sa gestion ; en revanche, nombreuses sont les personnes qui doutent de sa bonne qualité d'autant que les analyses effectuées n'ont peut-être jamais été portées à la connaissance de la population. De plus, une grande partie de la population de cette wilaya (94%) est alimentée à partir des forages situés dans les plaines agricoles où les pesticides et autres produits phytosanitaires continuent d'être utilisés abusivement, influant ainsi sur la qualité des eaux souterraines. Selon des observateurs, la contamination de ces eaux par ces produits dangereux est probablement à l'origine de nombreuses maladies graves dans cette région. Les études de recherche liées à la carte de santé doivent être lancées le plus rapidement possible à travers tout le territoire national et dans cette wilaya pour voir s'il existe une relation entre la qualité de l'eau et certaines maladies qui font une apparition très inquiétantes ces dernières années.