"Le hadj n'est pas un voyage touristique, mais plutôt un voyage pénible et une forme de djihad qui demande un effort physique et moral". C'est par ces mots que le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Bouabdallah Ghlamallah a répondu, lors de son intervention samedi sur les ondes la chaîne III, aux accusations et aux critiques des milliers de Hadjis Algériens qui ont vécu un cauchemar à la Mecque à cause de leur prise en charge chaotique. Pourquoi tant de mépris ? C'est la question qui revient aujourd'hui sur les lèvres des pèlerins Algériens lesquels assistent, médusés, chaque année au même discours médiatique, mené tambour battant, de Bouabdallah Ghlamallah. Ce dernier n'hésite jamais à verser dans l'autosatisfaction à chaque fois qu'il est interrogé sur l'opération du Hadj. Et cette année encore, alors que la commission de suivi et de contrôle du hadj n'a pas encore rendu son rapport d'évaluation, Bouabdallah Ghlamallah qualifie samedi à Alger la saison du hadj 2010 de réussite en arguant qu'elle "s'est déroulée dans de bonnes conditions" ! Exit donc les mauvaises conditions d'hébergement, de transport et le contexte lamentable qui a marqué, comme à chaque saison du Hadj, le séjour et le retour en Algérie de nos pèlerins. D'un simple revers de la main, le ministre des Affaires Religieuses a balayé toutes ses vérités amères en prétextant que "les problèmes rencontrés par nos hadji, particulièrement à Minan, sont liés au manque d'espace et ils étaient encore aggravés par les chutes de pluie" ! Et pas le moindre mot sur la mission algérienne du hadj, qui est chargée de l'encadrement et du suivi de cette opération dans les Lieux Saints, n' est sorti de la bouche de Bouabdallah Ghlamallah. Les membres et les responsables de cette mission sont-ils à ce point intouchables pour que personnes ne puissent leur demander des comptes ? Lorsqu'on sait qu'une vingtaine de décès ont été déplorés parmi les pèlerins Algériens, l'on est en droit de se demander si la mission algérienne du hadj a réellement fait tout son possible pour éviter un tel bilan macabre. Mais qui aujourd'hui peut révéler à l'opinion publique les tenants et les aboutissants du travail accompli par la mission médicale Algérienne présente sur les lieux Saints ? Décidément personne... En tout cas, à toutes ces questions, et à d'autres encore, Bouabdallah Ghlamallah n'esquissera aucune réponse. Tout juste se contente-t-il de minimiser, sur les ondes de la Chaîne III, les problèmes rencontrés par les Algériens à la Mecque. Quant aux prestations de services fournies aux hadji algériens par les deux agences ONAT (Office national du tourisme) et le TCA (Touring club d'Algérie), Ghlamallah a seulement rappelé que ces deux agences étaient chargées chacune de 7000 hadji. "C'est un nombre qui dépasse largement leurs capacités", a-t-il relevé sans expliquer pour autant pourquoi on leur a accordées un nombre aussi importants de hadjis alors qu'elles sont, malheureusement, incapables de les prendre en charge. On le voit bien, le hadj est, certainement, une affaire très sérieuse pour le réduire à un simple voyage touristique. Toutefois, les chemins qui mènent vers la fonction et la responsabilité du ministre des Affaires Religieuses en Algérie ne semblent pas, non plus, relever d'une forme de Djihad ! Et ce ne sont pas les hadjis Algériens qui diront le contraire...