La conférence a été axée sur le parcours et les thèmes développés par l'écrivaine dans ses nombreux récits, romans et essais publiés aussi bien en Algérie qu'à l'étranger. Une conférence-débat sur l'écriture intitulée «Réalité et/ou fiction» a été animée, hier, par la romancière et écrivaine Maïssa Bey, à la Bibliothèque «Paroles et écriture», rue Aïssat Idir. Une centaine d'étudiants du département de langue française de l'université Djilali Liabès a pris part à cette rencontre, première du genre, co-animée par Mme Khadidja Mokadem, chef du département de français. La conférence a été axée, notamment, sur le parcours et les thèmes développés par Maïssa Bey dans ses nombreux récits, romans et essais publiés ces dernières années à l'étranger et en Algérie. «C'est la première rencontre que j'organise en tant qu'écrivaine, ici, dans la ville de Sidi Bel Abbès où je réside pourtant depuis longtemps», nous a affirmé l'auteure de Nouvelles d'Algérie, ouvrage salué par le grand prix de la Nouvelle de la Société des gens de lettres. «Je pense que nous avons été longtemps sevrés par l'inaccessibilité du livre en Algérie, alors qu'aujourd'hui, il est fondamental d'aller vers ses lecteurs chez qui il existe un réel engouement pour l'écriture. Il suffit d'oser en provoquant ce déclic pouvant susciter, pourquoi pas, une vocation chez les plus jeunes», ajoutera-t-elle. Lors du débat, un grand nombre de questions sur le style d'écriture de Maïssa Bey, son choix d'écrire en français, les auteurs qui l'ont influencée et l'autocensure dans l'écrit ont été soulevées par de nombreux intervenants. Pour la conférencière, les auteurs algériens dont Assia Djebbar, Mohamed Dib, Kateb Yacine ainsi qu'un grand nombre d'Amérique latine «ont constitué une source d'inspiration, dont l'univers me paraissait sacré et impénétrable avant que je ne commence à écrire», dira-t-elle, ajoutant: «Moi, je suis arrivée à l'écriture par la lecture. Avec le temps, je me suis rendue compte, qu'en fait, j'écrivais pour moi, parce que c'est ma seule bouée de sauvetage». Maïssa Bey, dont la thématique est généralement liée à la colonisation, à la fuite, à la question féministe et aux ruptures dans la vie, considère que «tout auteur ne doit pas se fixer de limite d'avance». Née en 1950 à Ksar El Boukhari, Maïssa est l'auteur des romans: Au commencement était la mer (roman, Ed. Marsa, 1996), Nouvelles d'Algérie (nouvelles, Ed. Grasset, 1998), Cette fille-là (roman, Ed. l'Aube), Entendez-vous dans les montagnes (roman Ed. l'Aube, 2002), Sous le jasmin la nuit (nouvelles, Ed. l'Aube et Barzakh, 2004), Surtout ne te retourne pas (roman, Ed. l'Aube et Barzakh, 2005) (Prix Cybèle 2005), Sahara, mon amour (poèmes, Ed. l'Aube, 2005) (photos O. Nekkache), Bleu, blanc, vert (Ed. l'Aube, 2007), Pierre, Sang, Papier ou Cendre (Ed. l'Aube, 2008) (Grand Prix du roman francophone SILA 2008), L'une et l'autre (essai, Ed. l'Aube, 2009) et, récemment, Puisque mon cœur est mort (Ed. l'Aube, 2010). Elle sera aujourd'hui à Aïn Témouchent pour une rencontre-débat avec des étudiants de la faculté de langue française et participera les 12 et 13 décembre, à Alger, au colloque international sur l'écriture féminine.