Une frénésie semble s'emparer des commerçants qui ont eu vent d'une augmentation «imminente et importante» des prix. Nous informons notre aimable clientèle qu'à partir du 11 décembre il y aura un changement dans le prix du croissant (10 à 15 DA). Cela est dû à l'augmentation de la matière première sur le marché» Les clients d'un pâtissier de Sidi M'hamed apercevront cette phrase inscrite sur une affiche placée bien évidence au-dessus des bacs où sont entreposés des croissants et autres viennoiseries, prisés par les clients. Le vendeur, approché, relève que l'avis destiné aux clients a été distribué par des agents de l'APC. Renseignements pris, la commune n'a pas la latitude d'augmenter les prix. Il n'empêche que ces derniers jours une frénésie semble s'emparer des commerçants qui ont eu vent d'une augmentation «imminente et importante» des prix. «Les prix augmenteront encore plus dans les prochains jours, surtout à partir de janvier. Le sucre et la farine seront les plus touchés par ces augmentations qui concernent les produits importés. Tous les produits confectionnés à base de sucre et de farine connaîtront une flambée», assure, doctement, un vendeur de la rue Necira Nounou à Belouizdad. Gérant une boutique d'alimentation générale, il relève que les produits dont les prix augmentent constamment ne sont pas à la portée des petites bourses. «Les clients seront encore saignés à blanc», regrette-t-il. Les augmentations toucheront-elles les produits de large consommation comme le pain ? «L'Etat subventionne toujours le prix de la farine destinée à la production du pain (2000 DA le quintal). Reste que certaines minoteries privées contournent la loi et obligent les boulangers à débourser 200 et 300 DA de plus pour acquérir le produit», se désole Youcef Kalafat, président de la Fédération nationale des boulangers, qui assure que les minoteries ne mentionnent pas sur la facture le prix de vente, mais celui imposé par l'Etat pour éviter les sanctions. M. Kalafat affirme que les prix du pain sont libres à Alger. «Le prix réglementaire est de 7,50 DA à 8,50 DA. Sauf qu'en raison des différentes augmentations et des pratiques illégales de certaines minoteries, le pain est vendu à 15 DA. Cette situation ne fait pas réagir les services de contrôle», s'étonne M. Kalafat. Le taux de la TVA (17%), appliqué aux produits et payés par le consommateur, est également dénoncé par le représentant des commerçants, l'Ugcaa. «La loi de finances 2011 reconduit cette taxe. Ce taux reste important. Le consommateur est seul à en pâtir. Cette taxe doit âtre ramenée de 7 à 8%, comme nous l'avons maintes fois demandé», signale Hadj Tahar Boulenouar, porte-parole de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa). Les prix des produits connaîtront une augmentation de 15% l'année prochaine, prédit M. Boulenouar. «Les prix augmenteront au courant de l'année prochaine en raison des perturbations des cours des produits au niveau mondial, mais aussi en raison de la faiblesse de la production nationale», signale le porte-parole de l'Union, qui indique que le pouvoir d'achat des citoyens a baissé en dépit de l'augmentation des salaires.