Silvio Berlusconi a prévenu hier les parlementaires italiens qu'ils mettraient la stabilité du pays en péril s'ils faisaient chuter son gouvernement en pleine crise des dettes souveraines dans la zone euro. Le président du Conseil, dont l'avenir se joue aujourd'hui au Sénat et à la chambre des députés, a assuré que son gouvernement avait permis à l'Italie d'être épargnée par la crise mais que la menace d'une brusque défiance des investisseurs à propos des finances publiques italiennes existait toujours. «C'est une folie d'ouvrir une crise sans solution en vue», a-t-il déclaré devant les sénateurs, qui devraient accorder à son gouvernement la confiance qu'il leur réclame. L'issue du vote paraît en revanche plus incertaine à la chambre des députés, où l'opposition a déposé une motion de confiance. Les observateurs ont fait leurs calculs et certains prédisent un vote dont l'issue se jouera à une ou deux voix près. Silvio Berlusconi ne dispose plus d'une majorité absolue depuis sa rupture avec Gianfranco Fini, avec lequel il avait fondé en 2008 le Peuple de la liberté (PDL). Président de la chambre des députés, Fini a créé sa propre formation politique, Futur et liberté pour l'Italie (FLI), en entraînant dans son sillage une quarantaine de parlementaires. Avant le vote, le camp Berlusconi a mené une intense campagne auprès des députés jugés indécis, centristes ou alliés à Gianfranco Fini, pour les convaincre de ne pas faire chuter le gouvernement. Silvio Berlusconi s'est engagé hier à élargir son gouvernement vers le centre s'il met en échec la motion de confiance. S'exprimant devant la presse, le président du Conseil s'est dit certain de survivre à cette nouvelle crise politique, au terme d'une année marquée par des scandales de moeurs et des soupçons persistants de corruption et de conflits d'intérêts. «Je suis serein, optimiste et confiant, comme je le suis toujours», a-t-il dit avant un Conseil des ministres au cours duquel devait être entérinée la demande de confiance adressée au Sénat. S'il perd l'un des deux votes, Silvio Berlusconi devra démissionner.