Trois organisations estudiantines, l'Union générale des étudiants algériens, Solidarité nationale estudiantine la Ligue nationale des étudiants algériens, et l'UNJA, sont parties en guerre depuis dix jours contre le responsable de la direction des œuvres universitaires centre. Ce dernier, Ayache Khanchali, s'est défendu en reprochant à ses opposants de vouloir se placer au dessus de la loi, et a fini par déposer une plainte auprès de la police contre l'UNJA. Lui emboîtant le pas, une autre organisation d'obédience islamiste, l'UGEL, a lancé un communiqué par lequel elle a pris la défense du directeur tout en accusant à demi-mots les autres organisations de jouer avec le feu. A l'origine, un incident banal survenu dans une cité universitaire pour fille à Hamla, à la suite de quoi, des organisations estudiantines ont accusé le directeur d'avoir violenté une résidente. Ce feuilleton, dont on espère assister très prochainement à l'épilogue, ressemble comme deux gouttes d'eau au feuilleton du bras de fer auquel on assiste au début de chaque année universitaire, même si l'alibi change. A quoi jouent ces organisations qui avaient menacé, par presse interposée, de sortir lundi dernier dans la rue ? Le projet de manifestation n'a pas abouti, bien entendu, comme à chaque fois. Toutes les menaces d'accentuation du niveau et de la forme de la manifestation se sont révélées des pétards mouillés. En vérité, il s'agit d'une tactique employée pour mettre la pression sur le partenaire administratif dans le but d'obtenir des concessions souvent cachées au public. Les autorités qui cherchent la paix sociale et connaissent les capacités de nuisance de ces organisations, plient souvent à leurs exigences et privilégient les négociations. A Batna, l'implication de certains étudiants dans les marchés d'approvisionnement des cités universitaires n'est plus qu'un secret de polichinelle. Ces étudiants businessmen utilisent la couverture des organisations estudiantines pour négocier avec les directeurs de l'ONOU et s'accaparer des parts de ce marché juteux. Leur influence peut aller jusqu'à pouvoir changer un responsable par un autre pour s'assurer des privilèges. Les événements qui ont émaillé la semaine ne sont-ils pas à classer parmi ces manœuvres ?