Au moment où les six candidats en lice s'affairent à sillonner le pays en vue de gagner l'attention de l'électeur, certaines organisations estudiantines, censées être les porte-parole des masses universitaires, procèdent à la transformation des campus en véritables tribunes d'expression politique. Toutes les organisations estudiantines activant aujourd'hui dans l'enceinte universitaire, sont incontestablement issues de certains partis politiques. A ce titre, les principales unions affiliées au FLN, l'Union nationale des étudiants algériens (Unea) et l'Union générale de la jeunesse algérienne (Unja) en l'occurrence, sont apparemment appelées par les responsables du FLN à accomplir leur devoir de militant. En effet, ces derniers effectuent, à l'intérieur des facs et cités universitaires, une véritable campagne électorale au profit du candidat Ali Benflis, principal rival du président Bouteflika. Depuis l'entame de la campagne électorale, les militants de l'Unea et l'Unja semblent reprendre du poil de la bête, notamment après le mouvement de «déstabilisation et de redressement» qui a mis à l'écart ces deux organisations. Contrairement à l'aile des «redresseurs» de l'Unja qui s'est transformée en cellule de soutien au président de la République activant à l'extérieur du campus, l'autre aile n'a pu se manifester qu'au sein de l'université. Parfois, en usant même de la force, les propagandistes appartenant à l'Unea et l'Unja font passer les messages électoralistes du candidat Ali Benflis. Des affichages, sur lesquels on peut lire «Ali Benflis président», «Pour que l'espoir revienne» sont placardés un peu partout dans les résidences universitaires. Quant aux militants de l'Union générale estudiantine libre (Ugel), organisation estudiantine proche du MSP, et de l'Alliance pour le renouveau estudiantin (Aren) qui ont affiché précédemment leur soutien à la candidature du président Bouteflika, ils ne sont pas restés les bras croisés face à la campagne électorale menée par l'Unea et l'Unja. A ce propos, ils ne cessent d'introduire des réclamations auprès des responsables concernés. Il se sont en effet opposés, mordicus, à ce qu'il appellent «une violation des franchises universitaires». Les deux parties antagonistes se sont retrouvées parfois près d'un affrontement certain.