La fracture numérique est tout à fait un élément qui s'inscrit, plus largement, dans le "fossé'' du développement. L'utilisation d'applications internet d'e-commerce qui ressort du nombre de serveurs sûrs dans un pays donné est en grande partie déterminée par le niveau de revenu. » C'est le résultat auquel a abouti une analyse du développement de l'e-commerce à travers le monde menée dans le cadre de la rédaction du rapport de la Banque mondiale sur le E-Developpement publié en perspective du Sommet mondial de la société de l'information des Nations unies, qui se tiendra à partir d'aujourd'hui. L'analyse en question indique par ailleurs que « la variation du nombre de serveurs internet sûrs d'un pays à l'autre peut, à 80 % environ, être prédite sur la seule base du PIB par habitant ». Mais l'analyse suggère également, comme l'explique Robert Schware, qui a dirigé la publication de ce rapport, que « l'amélioration des politiques et des institutions afin d'encourager les investissements dans des applications TIC, tout en élargissant l'accès aux infrastructures de télécommunications, peut permettre d'étendre de façon dramatique l'usage de l'e-commerce à un niveau donné de revenu par habitant ». Cela souligne l'importance à la fois du besoin de réformes des télécommunications de base ainsi que d'un effort plus vaste pour améliorer le climat favorisant le e-développement. Le niveau de développement dans un certain nombre d'infrastructures d'appui des applications TIC peut avoir un effet dramatique sur le lancement. Des systèmes financiers insuffisamment solides, par exemple, peuvent freiner sensiblement le développement du e-commerce. En outre, le rapport fait remarquer que le niveau global de développement constitue également un élément déterminant de l'adéquation et de la durabilité d'une application particulière de e-développement. « En général, les projets réussis de e-développement correspondent au niveau de développement d'un pays donné et répondent aux demandes des utilisateurs ciblés », explique M. Schware. « Ils permettent d'intégrer l'infrastructure, les applications et le développement des compétences, et sont mis en place dans le contexte plus large d'un processus de changement institutionnel. La conception des projets est coordonnée au sein d'une stratégie plus vaste, qui prend en compte la complexité du changement et le besoin d'une surveillance et d'un feedback constants. » Intitulé « E-Development : From Excitement to Effectiveness », le rapport de la Banque mondiale examine les résultats obtenus à ce jour par l'internet en tant qu'outil de développement et formule des leçons et recommandations sur les mesures à prendre pour améliorer l'impact et la durabilité des projets de e-développement. « Ce rapport sur l'e-développement examine ce que nous avons appris pour ce qui est de minimiser les risques d'échec et d'optimiser les bénéfices offerts par la révolution internet pour les pays en développement », déclare Kathy Sierra, vice-présidente de la Banque mondiale pour les infrastructures. « Le rapport s'intéresse plus particulièrement à l'environnement permettant de faciliter les applications de e-développement, e-gouvernement et le rôle de l'internet pour un enseignement continu. Il souligne également l'importance du suivi et de l'évaluation d'initiatives réussies de e-développement. »