“Dans le cadre du VIe Med-It 2009, l'accent sera mis sur des axes que nous considérons prioritaires, tels que le développement des TIC, notamment l'accès au haut débit, la e-administration, le lancement du commerce électronique et la formation en TIC”, affirme le ministre de la Poste et des TIC. L'ouverture du Med-IT 2009 au Palais de la culture a été rehaussée par l'allocution de M. Hamid Bessalah, ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, qui a exposé l'essentiel du diagnostic de l'état des lieux des TIC en Algérie et des mesures mises en œuvre afin de répondre aux carences, grâce notamment au programme e-algérie 2013. Il a été question d'e-gouvernance, d'e-administration, d'e-enseignement, etc. Beaucoup d'espoir sont fondés sur le programme envisagé durant les quatre années à venir. “Il est peu probable aujourd'hui de trouver une entreprise performante sans outils TIC”, a énoncé le ministre de la Poste et des TIC, qui ajoute plus loin : “Il est nécessaire de développer en amont et en aval l'e-banking, l'e-investissement, etc., une chaîne et une plate-forme à promouvoir, développer et déployer, avec la promotion du TPE (télépaiement électronique). L3ES Tic, c'est aussi la mise en place de la télémédecine et de l'e-santé, avec tout ce que cela suppose de gains en temps et sans doute en souffrances évitées et en vies sauvées. Pour arriver à ce résultat, il est nécessaire de mettre en place un comité de pilotage intersectoriel, afin de développer les services en ligne et que le citoyen puisse accéder à Internet grâce à une connexion ADSL haut et très haut débit. Grâce à un réseau de fibre optique ou de câble métallique d'un diamètre acceptable.” Il faudra, en effet, tenter de rattraper un retard qui prend de plus en plus l'air d'une fracture. Voici le mot tabou lâché, le mot redouté et craint qui exige des mesures énergiques de la part des pouvoirs publics et de l'ensemble des acteurs des TIC. En effet, l'Algérie se classe loin (très loin) de la Tunisie voisine, qui est arrivée, en quelques années, à tirer honorablement son épingle du grand jeu des TIC. Classement : Algérie 108e (une régression de 20 places depuis le dernier classement !) et Tunisie 38e, soit 70 places de mieux, sur un total de 138 pays. Dans l'e-administration, le Grand-Duché du Luxembourg, s'apercevant qu'il se classait à la 28e place mondiale en 2005, a réagi, d'abord par le biais de ses politiques, ayant le souci du service public et de leurs administrés, qui ont décidé d'améliorer ce classement “calamiteux”, en faisant appel aux experts, en débloquant des budgets et en s'intéressant surtout à la mise en application des recommandations : mettre en place un guichet unique en ligne au service du citoyen. Résultat, en 2008, le “petit” Luxembourg décrochait la 14e place mondiale. Si l'Algérie n'est pas à la dernière place, elle n'est pas loin de la place des cancres. Mais ces derniers temps, il semble que les pouvoirs publics aient pris conscience de ce lamentable état de choses qui risque de laisser le pays sur le carreau. Comme en témoigne l'allocution d'ouverture du ministre de la Poste et des TIC au Med-It 2009. “La bataille du numérique et la valorisation du capital humain sont la base des enjeux de développement économique et social et de la préparation des pays aux défis de la globalisation”, énonce d'emblée M. Bessalah. Et d'ajouter plus loin : “La modernisation de l'économie ne peut faire l'économie sans la domestication rapide du numérique par l'ensemble des acteurs économiques et sociaux et sans le développement du capital intellectuel dont le vecteur-clé est l'investissement en recherche-développement et innovation et en éducation-formation.” “Le programme e-algérie 2013 préconise un plan d'action qui vise à renforcer les performances de l'économie nationale, des entreprises et de l'administration, selon le ministre de la Poste et des TIC. Il vise aussi à l'amélioration des capacités d'éducation, de recherche et d'innovation, à faire émerger des grappes industrielles TIC, à accroître l'attractivité du pays et à améliorer la vie du citoyen en encourageant la diffusion et l'utilisation des TIC.” Vaste programme qui s'est donné les premiers moyens en prenant la température de ce qui se fait ailleurs dans le monde, en Europe et chez les pays voisins, grâce à la présence de près de 150 exposants dans les salles du Palais de la culture et les pavillons du patio. La Tunisie à elle seule a délégué 10 exposants qui font, pour la plupart, dans l'offshoring (services Tic délocalisés pour le compte de grands donneurs d'ordre étranger). Ce qui dénote le niveau de savoir-faire atteint par les frères tunisiens et marocains, eux aussi présents. L'auditorium du Palais de la culture, avec sa capacité d'accueil de 500 places et son excellente acoustique, proposait durant trois jours (lundi, mardi et mercredi 18-19 et 20-05) un total de 27 conférences animées par 25 experts de diverses nationalités, alors que des ateliers d'exposants d'une durée de 20 minutes se déroulaient sous un chapiteau d'une capacité de 100 places, sur le patio, soit au total 44 ateliers. Tout n'a pas été dit durant cette rencontre, mais ne dit-on pas que le début de la connaissance consiste à reconnaître qu'on ne sait rien… ou alors si peu de choses. Et cela exige beaucoup d'humilité et de courage de la part des décideurs. D. Z.