Elle tient son surnom d'une tentative de meurtre à laquelle elle échappa lorsqu'elle travaillait dans la prostitution clandestine à Mascara. Un client aurait tenté de l'égorger et lui aurait laissé une entaille au niveau de la gorge. Après la gérance d'une maison de tolérance à Mascara, elle rejoint Oran dans les années 1970, pour s'occuper d'un établissement, située au, 4 rue des Jasmins, qu'elle gardera jusqu'à sa mort. Pour cacher la cicatrice, Hlima Al Madbouha s'était offert un collier avec une plaque qu'elle portait autour du cou. Grâce à son sens des affaires, Hlima Al Madbouha va très vite devenir une légende dans le milieu de la prostitution. Le jour de son enterrement, les neuf maisons de tolérance, encore en activité à l'époque, à Oran, avaient décidé de fermer les portes, en hommage à la doyenne des maquerelles qui venait de mourir à l'âge de 94 ans. «C'est inoubliable, confie une ancienne propriétaire de maison de tolérance. Il y avait foule ce jour-là. Les membres de la famille, les proches de la défunte et toutes les prostituées de la wilaya étaient présentes.» Hlima Al Madbouha a laissé une immense fortune à ses héritiers. «Ses huit enfants ont hérité de beaucoup d'argent et de biens immobiliers, affirme une travailleuse du sexe. Elle avait un hôtel à Alicante, en Espagne et un compte en banque en France, auprès du Crédit Lyonnais, avec 20 milliards de centimes. Ses enfants ont pris l'argent et l'hôtel et ont revendu la maison de tolérance.»