Résumé de la 10e partie n Al Capone rejoint Johnny Torrio, qu'il a connu dans son enfance et qui vient d'hériter de l'empire d'un gangster assassiné. Aussitôt arrivé à Chicago, Torrio lui dit ce qu'il attend de lui : diriger ses nombreuses maisons closes en les faisant prospérer : «Je sais que tu n'es pas encore un gangster confirmé, en revanche, je sais que tu es un bon gestionnaire !» Al, bien qu'il sache qu'il va gagner beaucoup d'argent, est quelque peu dérangé par le travail qui lui est demandé. En ce début des années 1920, il n'est pas encore le criminel sans scrupule que l'on connaît et il tient beaucoup à sa respectabilité. Il va travailler pour Torrio, mais dans la plus grande discrétion : très peu de gens savaient réellement quel genre d'«entreprises» il dirigeait ! Cependant, grâce à son sérieux et à son sens des affaires, Al devient rapidement un associé de Torrio : celui-ci ne voit pas forcément d'un bon œil l'ancien gamin de Brooklyn, mais il lui est devenu indispensable. Al finit pas prendre la gérance de la plus grande boîte de Torrio, le Four Deuces, qui était à la fois un bar clandestin et une maison close. On y tenait aussi des paris. Le travail devenant très lourd, il finit par prendre un associé, Guzic, qui deviendra son ami. Ce Guzic était un juif pratiquant, mais cela ne l'empêchait pas de vivre de la prostitution et même de la défendre ! En quelques mois, Al s'enrichit considérablement : lui, qui parvenait à peine à boucler les fins de mois, brasse, désormais, des milliers de dollars. Il achète une maison dans le quartier chic de Prairie Avenue. Il fait aussitôt venir sa femme Mae et son fils Sonny, puis sa mère et ses frères, restés à Brooklyn. Sa mère, la douce Teresina, n'en croit pas ses yeux. «Cette maison…, dit-elle à son fils. — Elle est à moi, maman, elle est à nous ! — C'est si grand, si luxueux !» Elle a les larmes aux yeux. «J'aurais aimé que ton père soit avec nous ! — Paix à son âme !» Teresina a, bien sûr, des soupçons : «J'espère que tu gagnes honnêtement ta vie ! — Bien sûr !», dit Al Il cachera à sa mère ses activités, de même qu'il fera croire à ses voisins qu'il travaille dans le négoce des meubles, qu'il achète aux fabricants et qu'il revend. Tout gangster et tout proxénète qu'il est devenu, Al Capone a un grand souci de sa respectabilité et de celle de sa famille. Et plus il avancera dans le crime, plus il s'enrichira, plus il tiendra à cette famille que, en bon Italien qu'il était, il plaçait au-dessus de ses propres intérêts. (à suivre...)