Une personne sur cinq est atteinte de diabète dans les pays du Golfe. La prévalence cumulée du diabète et de l'intolérance au glucose dans ces pays est de 30%. Il reste qu'une forte proportion de la population dans cette région atteinte est non diagnostiquée. Les chiffres variant de 29% en Irak, à 50% en Algérie et en Iran, ou encore 86% en Tunisie. Dubaï De notre envoyée spéciale
Des professionnels de santé, des députés, des autorités de santé, ministres, des associations de malades, des centres universitaires et de recherche de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) représentant 22 pays, dont l'Algérie, se sont réunis durant deux jours à Dubaï, les 12 et 13 décembre derniers pour une réflexion globale autour de la sensibilisation au diabète (prévention, prise en charge thérapeutique, mode de vie, etc.). Ce forum de leaderships régionaux a regroupé près de 700 experts venus débattre de la question qui constitue aujourd'hui une vraie menace pour la santé publique dans le monde. La tendance actuelle inquiète sérieusement les scientifiques face à des statistiques dramatiques sur la maladie, en l'occurrence ses complications souvent invalidantes si rien n'est fait. Pour la région MENA, il y a réellement péril en la demeure. On estime une progression spectaculaire du nombre de cas qui est actuellement de 26,6 millions. Une région qui atteindra le double de ce chiffre alarmant d'ici à 2030, à savoir 51,7 millions de cas. Une tendance qu'il faut renverser avec l'appui des dirigeants des pays en adoptant des stratégies de lutte intégrée dans les systèmes de santé respectifs afin de faire reculer le diabète dans la région. Mis en place par le Conseil des ministres de la santé du Conseil de coopération du Golfe, la Banque mondiale (région MOAN) et la Fondation mondiale du diabète avec le soutien de la Fédération internationale du diabète, de la Société de diabétologie des Emirats, du groupe pour l'étude du diabète dans les Etats du Golfe, Mena Health Policy Forum et les laboratoires Novo Nordisk, ce forum se veut une opportunité pour les dirigeants des pays concernés de concentrer leurs efforts afin de relever le défi et faire barrage à cette pandémie. Seule une démarche multiforme et multisectorielle dépassant les frontières traditionnelles du secteur de la santé peut endiguer ce problème de santé publique. La lutte acharnée contre les facteurs de risques connus et identifiés, à savoir l'obésité, le tabagisme, la sédentarité, est la première résolution. Pour ce faire, de nombreux Etats ont adopté des plans nationaux qui intègrent en premier lieu la prévention contre cette maladie qui est, en fait, le socle de toute une stratégie. Le plan intégré de lutte contre le diabète 2008-2018 des dirigeants du Golfe est considéré comme une action qui peut être reproduite dans les différents pays concernés par ce fléau. La première résolution porte à reconnaître la gravité du diabète et à considérer que les maladies non transmissibles comme une priorité et leur allouer un niveau de ressources adapté. La région a connu depuis 2007 cinq grands plans et déclarations relatifs au diabète. Ils réaffirment tous la nécessité de mettre en pratique la stratégie mondiale de l'OMS pour l'alimentation, l'exercice physique et la santé (2004). Comme ils retiennent l'importance de faire du diabète une priorité nationale afin d'atteindre l'objectif principal qui est de réduire l'incidence de la maladie. Pour le président de la Fédération internationale du diabète, Jean Claude Mbanya, «il est urgent d'ouvrir une nouvelle page sur cette maladie et aller vers un changement collectif. Ce forum est une grande opportunité pour faire entendre notre voix et sensibiliser les décideurs, d'autant que les Nations unies ont ouvert la voie pour une détermination à lutter contre les maladies non transmissibles. La lutte contre cette maladie doit se faire avec les patients dont le nombre ne cesse d'augmenter et ils sont près de 300 millions dans le monde.»