Alors que la conférence préparatoire finale se déroule à l'intérieur du Kram, un centre des congrès hautement sécurisé, des défenseurs des droits humains et des journalistes ont été harcelés et physiquement blessés, lundi, dans les rues de Tunis. Plusieurs sites internet, dont celui d'un événement parallèle au SMSI, le Sommet citoyen sur la société de l'information (SCSI), sont bloqués et inaccessibles depuis la Tunisie. Enfin, des organisations de la société civile ont été empêchées de tenir différentes réunions de travail dans le centre de Tunis », ont indiqué, hier, les membres du comité d'organisation du SCSI dans un communiqué répercuté par la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (LADDH). Le comité a décidé au vu de la situation en Tunisie d'annuler toutes les actions et manifestations parallèles. Durant la Prepcom III à Genève en septembre 2005, une coalition de 19 organisations, composée d'ONG tunisiennes et internationales, a décidé d'organiser un Sommet citoyen sur la société de l'information (SCSI) en tant qu'événement parallèle au SMSI de Tunis. Le SCSI, explique-t-on, s'inscrit dans la tradition d'événements organisés par des citoyens durant des conférences onusiennes, comme complément à d'autres événements parallèles mis à l'agenda du sommet de Tunis. Dans le but de préparer le SCSI, une réunion était prévue lundi 14 novembre au Goethe Institute, à Tunis. « Les autorités tunisiennes ont empêché la tenue de la réunion en bloquant l'accès à l'Institut Goethe et en forçant physiquement les personnes à s'éloigner des lieux. Au cours de ces événements, des délégués et déléguées ont été insultés et violemment battus », indiquent les membres du comité. Des réunions de coordination du SCSI ont régulièrement été perturbées. A Tunis, et suite à la pression des autorités, la réservation de la salle pour le SCSI, confirmée et prépayée, a été annulée. Dans la nuit du 14 novembre, l'accès au site internet du SCSI a été bloqué depuis la Tunisie, sauf à l'intérieur du Kram où se déroule le SMSI. L'annulation d'événements parallèles officiels au SMSI comme action de solidarité, le 15 novembre, vise, selon les membre du comité, à encourager les délégués du SMSI à poser la question des violations des droits humains à Tunis auprès de leurs délégations nationales, rappeler à chaque personne impliquée dans le SMSI que les objectifs de ce sommet ne peuvent être atteints sans le respect des droits humains, particulièrement les libertés d'expression, et suggérer qu'à l'avenir les Nations unies, pour l'accueil de réunions telles que le SMSI, accordent une attention particulière au respect des conditions de réunion et de collaboration des citoyens et citoyennes dans le pays hôte.