L'Algérie devra importer massivement du bitume afin de concrétiser les projets d'infrastructures prévus dans le plan de la relance économique », a déclaré le ministre des Travaux publics, Amar Ghoul. S'exprimant à l'occasion d'un séminaire international sur les bitumes, organisé, hier, à Alger par Total Bitumes Algérie, le ministre a ajouté que les besoins du pays augmenteront sensiblement pour atteindre de 2 à 2,5 millions de tonnes annuellement. La production nationale, produite exclusivement par des filiales de Sonatrach à Skikda et à Arzew, est estimée à 280 000 t/an. « Pour la seule autoroute est-ouest, il sera consacré une quantité de 5 à 6 millions de tonnes de bitume », a enchaîné Amar Ghoul. Faisant preuve d'une parfaite maîtrise du dossier, le ministre insistera sur la question des nombreuses variantes de ce matériau, expliquant que chaque infrastructure a ses spécificités. Dans ce sens, il a évoqué le bitume coloré, « esthétique et de texture particulière » pour les pistes cyclables ou les bandes pour piétons, en zone urbaine. Initiative de Total Bitumes Algérie, le séminaire doit faire le point sur les techniques routières et également « évaluer les conditions d'un approvisionnement satisfaisant en quantité, qualité et régularité ». Intervenant dans le marché, la société française dispose d'une infrastructure portuaire de stockage de 6 000 t, avec l'ambition d'en ouvrir deux autres, l'une à l'est et l'autre à l'ouest. « Si les pouvoirs publics nous accordent la concession (portuaire), nous ouvrirons un centre de 10 000 t à l'est et un autre de 6 à 8 000 t à l'ouest », a déclaré le directeur général de Total Bitumes Algérie. Et de s'appuyer sur la tendance actuelle du marché. « La disponibilité constante du produit sur le marché international n'est pas évidente. A cela s'ajoute la problématique du transport par bateau vété (double coque). Cette relative faiblesse de transport et de stockage poserait à l'avenir, au vu des programmes annoncés, quelques problèmes en période de pointe pour la distribution d'un grade unique. Dans l'hypothèse où plusieurs grades seraient distribués, il serait nécessaire d'augmenter de façon sensible le volume total des stockages des bitumes », a-t-il soutenu devant l'assistance.